Ahmès Néfertari
Article mis en ligne le 20 janvier 2020
dernière modification le 24 décembre 2019

Reine de la XVIIIe Dynastie

1.570 - 1.505 avant J.C.

Epouse et vraisemblablement sœur d’Ahmôsis, premier roi de la XVIIIe dynastie ayant mené à leur terme les guerres de reconquête contre les Hyksos, elle survécut à son royal Époux, et assuma le rôle de régente auprès de son fils Aménophis Ier, achevant son existence au début du règne de Thoutmosis Ier.

La reine Amhès Nefertari divinisée. Fragment de décor pariètal provenant d’une tombe thébaine

Portant le titre de Grande épouse Royale, elle tint les rênes du pays durant les guerres de libération qui maintenaient Ahmôsis loin de Thèbes. Elle s’impliqua dans la politique architecturale de son Époux : une stèle indique que ce dernier chercha son approbation avant de dédier une chapelle de culte à sa grand-mère Tétishéri à Abydos. Durant la minorité de son fils, elle ne délaissa pas ce rôle et dut demeurer une conseillère omniprésente une fois ce dernier devenu adulte.

Statue en bois d’Amhès-Nefertari

Dans le domaine religieux son influence a laissé les traces les plus durables. Elle est à l’origine de la fonction sacerdotale d’épouse divine qu’elle fut la première à assumer. Elle attacha à cette charge d’importants moyens en fondant un domaine assorti de biens mobiliers et d’un patrimoine foncier, constituant à la fois l’équipement sacerdotal et une rente. Pour parvenir à ses fins, elle se livra à un artifice juridique dont une stèle porte trace : la reine se fit attribuer officiellement la charge de Deuxième Prophète d’Amon, laquelle lui fut rachetée par le roi lui-même, bien au-dessus de sa valeur.

La fondation qu’elle créa lui survécut. L’importance n’en diminua jamais, permettant d’assurer l’indépendance économique à celles exerçant la charge d’épouse divine et adoratrice du dieu, fonction qui devait connaître un regain d’importance à l’époque tardive. Ahmès Néfertari participa activement à la réorganisation du culte d’Amon. Elle co-fonda, aux côtés de son fils, l’administration de la Tombe à Deir el-Médinà, chargé du creusement et de la décoration des tombes royales. Elle s’associa au culte funéraire de son fils qui fit construire, à cet effet, un temple funéraire double situé au pied de la nécropole royale de Dra Abou’l Nâga.

Fragment de naos ou de chaise à porteur ajouré montrant le roi Aménophis Ier divinisé et sa mère Ahmès Nefertari sous la protection d’une déesse

La sagesse dont elle fit preuve et le rôle actif qu’elle joua dans la réforme religieuse, lui valurent d’être rapidement divinisée et de recevoir un culte non seulement dans la nécropole thébaine, mais aussi dans les grands temples thébains où elle était vénérée sous l’aspect d’une statue en bois à ses traits, revêtue d’en enduit résineux noirâtre, préparation liturgique destinée à suggérer l’état divin du personnage. Pour cette raison des nombreuses représentations (plus de cinquante dans les tombes thébaines) la montrent comme si sa carnation était noire. Lors des grandes cérémonies annuelles de régénérescence des défunts, telles la Belle Fête de la Vallée, cette statue était portée en procession hors de son temple, à bord d’une barque ornée de son effigie.