Khéops
Article mis en ligne le 21 février 2018

Pharaon de la IVe Dynastie

2538 - 2516 avant J.C.

Fils de Snéfrou et de la reine Hétepherès, le deuxième roi de la IVe Dynastie, régna durant 23 ans sous le nom égyptien de Khoufou, abréviation de la phrase "Khenemou khouef-oui", Khnoum me protège.
Son règne correspond à l’organisation systématique de l’appareil économique, à l’intérieur et à l’extérieur de la Vallée. Sous son règne, l’exploitation des ressources est menée au ouâdi Maghara, au Sinaoe, à Hatnoub en Moyenne Égypte, ou encore en Nubie.

Ces grands travaux, caractéristiques de la stabilité et de la prospérité du pays, servent la construction de la Grande Pyramide de Gîza haute de 147m pour un côté de 231m à la base.

La réalisation d’un tel chantier en une vingtaine d’années, si l’on en croit Hérodote, est impressionnante. La planification du projet, les proportions géométriques de la pyramide, son orientation, sa structure, son appareil de pierre, n’ont pas fini d’étonner des générations de curieux.
Le complexe funéraire dont la pyramide forme le cœur, englobe les pyramides satellites des reines Mérititès et Hénoutsen, ainsi que des tombes princières.

En 1954, une découverte étonnante fut faite au pied de la pyramide. Il s’agit de deux fosses oblongues abritant deux barques royales démontées, en parfait état de conservation. L’une d’elles a pu être remontée pièce à pièce. Il est difficile de dire s’il s’agit des bateaux ayant convoyé le corps de Khéops à sa dernière demeure, ou si ces embarcations, employées dans un but magique ou symbolique, sont plutôt destinées à permettre au roi de monter au ciel et de voguer sur l’océan supérieur.

Khéops prit soin d’offrir une nouvelle sépulture à sa mère Hétepherès après que sa première tombe eut été pillée. Cette nouvelle tombe fut retrouvée intacte ; elle contenait un superbe mobilier en bois recouvert d’or, mais le sarcophage en calcite était vide. Par une de ces ironies du sort, le constructeur du plus grand monument de l’Histoire ne nous est connu que par une minuscule statuette d’ivoire, retrouvée dans le temple de Khentymention, à Abydos.

Souverain de légende, Khéops a laissé une image négative à la postérité pour qui un tel tombeau, aussi magnifique fût-il, n’avait pu avoir été élevé qu’au prix de la sueur et du sang de milliers d’ouvriers.

La littérature du Moyen Empire en propose déjà une image populaire, celle du souverain qui, s’ennuyant dans son palais, recourt aux services de magiciens capables de prodiges ou de prédire l’avenir.

Hérodote indique qu’il a fermé les temples, transformé les Egyptiens en travailleurs de force, et poussé sa fille à se prostituer pour obtenir les blocs de pierre, nécessaires à l’érection de son tombeau. On ne peut que s’étonner d’une telle impopularité, contrastant fortement avec l’image débonnaire attachée à la personne de son père Snéfrou.

Cette réputation ne saurait découler du seul chantier de la pyramide de Gîza. Snéfrou lui-même avait construit pas moins de trois pyramides importantes, dépassant en volume le monument de Khéops.
Khéops reste cependant, d’après les contes populaires, un roi curieux, brûlant de connaître "le nombre des salles cachées du temple de Thot" ; c’est à son époque que remontaient des écrits sacrés connus par des copies tardives, tels que l’encyclopédie de Tanis. Les alchimistes hellénistiques ne retiendront que cet aspect de la tradition. Ils attribueront en effet la rédaction d’un traité d’hermétisme à un certain Souphis d’égypte.