La Tombe TT111
Article mis en ligne le 3 septembre 2014
dernière modification le 18 juillet 2014

La tombe thébaine TT 111 est située à Cheikh Abd el-Gournah, dans la nécropole thébaine, sur la rive ouest du Nil, face à Louxor en Égypte.

C’est la sépulture d’Amenouahsou, scribe de l’écriture divine de la succession d’Amon sous le règne de Ramsès II (XIXe dynastie). La tombe aurait été usurpée par un nommé Pa-tekhy à la fin de la période ramesside.

Amenouahsou est un fils de Simout, chef des dessinateurs et de Ouiay ; l’épouse d’Amenouhasou qui s’appelle Iouy est une chanteuse de la déesse Bastet [1].

Amenouahsou porte des titres qui apparaissent dans sa tombe : chef du temple d’Amon, prêtre-ouab de Sekhmet, purificateur de la table d’offrande, responsable du festival de tous les dieux dans leurs fêtes annuelles, guide de la barque divine durant les cérémonies d’ouverture de la bouche [2].

Description

Le tombeau présente un hall avec des inscriptions sur le plafond où Amenouahsou est mentionné plusieurs fois. Les scènes dans la salle représentent Amenouahsou et sa famille. D’un côté, une scène avec Amenouhasou et ses parents Simout et Ouiay. Amenouahsou est accompagné de son épouse et ses enfants. Sa femme, Iouy est une dame de la maison et chanteuse de Bastet. Leurs enfants, ses fils Ipou et Dédia, ainsi que plusieurs filles sont représentés, mais un seul nom subsiste : celui de la dame Merysekhmet. Un petit-fils nommé Khaemopet apparaît également dans la tombe.

Amenouahsou, comme son père Samout, appartenait à une famille de fonctionnaires royaux, d’origine thébaine. Si Samout, avait mis ses talents de dessinateur ou de graveur au service du temple d’Amon-Rê de Karnak, il fut, de surcroît, l’un des scribes-décorateurs du Ramesseum, où son activité semble avoir été, pour le moins, celle d’inscrire, voire de sculpter les cartouches du vénérable pharaon en divers endroits de son mémorial. Amenouahsou, pour sa part, paraît avoir été encore plus présent dans le temple de Ramsès II, puisque sa charge de scribe des archives divines et de scribe de la Maison de Vie, souligne suffisamment le rôle qu’il avait à tenir dans l’école installée à l’intérieur de son enceinte. Sa propre éducation, qui en fit un sculpteur distingué, devait l’autoriser à enseigner les rudiments de l’art de la gravure et de la sculpture, puis à former les meilleures des jeunes recrues, comme d’autres maîtres avaient pour tache de faire connaître et apprécier à leurs élèves, les grandes œuvres de la littérature. C’est sans doute sous sa responsabilité qu’avaient dû être initiés à ce beau métier d’artisan royal, certains de ses fils et petits-fils. Les recherches menées au Ramesseum ont permis de localiser une institution d’enseignement dans le secteur sud-est du complexe économico-administratif : c’est incontestablement dans ce lieu qu’Amenouahsou et ses descendants ont dû enseigner sous le règne de leur illustre souverain et même encore plus tard.

Christian Leblanc [3]