C’est la sépulture de Nedjemger (Nḏm-gr), surveillant du jardin du domaine d’Amon dans le Ramesseum, durant le règne de Ramsès II (XIXe dynastie). L’épouse de Nedjemger, Nausha, est une chanteuse d’Amon-Rê [1].
Description
La tombe est composée d’un hall et d’une chambre intérieure [2].
Décor du hall :
- le Livre des Portes ;
- une procession funéraire
- le jardin du Ramesséum avec un chadouf et le pylône ;
- Nedjemger et sa famille offrant au roi et à Horus ;
- la « déesse-arbre » avec Nedjemger et sa femme ;
- Nedjemger et sa famille devant Osiris ; un fils nommé Tjaouenhouy apparaît dans la scène avec ses parents.
Décor de la chambre :
- textes inscrits sur les montants
- Nedjemger et sa famille comparaissent devant Osiris, Isis, Nephtys et Anubis ; Nedjemger et Nausha sont accompagnés de leur fille Baketmout et leur fils Hori, lequel est dessinateur dans le domaine d’Amon.
- Nedjemger et sa femme dans une scène de pesage de l’âme avec Thot écrivant, et Nedjemger conduit devant Osiris par Harsiesi, un grand prêtre d’Amon.
Description par Monique Nelson [3] :
Nedjemger, directeur des jardins du Ramesseum a fait également aménager sa sépulture non loin du temple, et nous a laissé un tableau, en se faisant représenter au sein même de son domaine, dans un endroit qu’il affectionnait sans doute et qui avait, avant tout pour lui, valeur de symbole. De sa terrasse, il domine un grand bassin en forme de T bordé de chadoufs et d’arbres, que l’on propose de situer au nord-est du mur d’enceinte du temple et de sa grande porte d’entrée monumentale que nous ne connaissons pas. En effet, nous ignorons tout des structures et aménagements qui précèdaient le premier pylône et qui sont aujourd’hui enfouies sous plusieurs mètres de limon. Par-dessus le mur d’enceinte, l’artiste suggère la végétation qui entourait le lac sacré, non encore localisé, mais probablement proche des habitations des prêtres. L’emplacement du jardin sacré du temple, alimenté en eau par un système de canaux, devait correspondre à ces vastes espaces fertiles et verdoyants qui s’étendent à perte de vue vers l’est. Connaissant son rôle, tant du point de vue religieux qu’économique, ses produits devaient occuper quotidiennement une place de choix sur les autels du temple. En nous légant cette oeuvre, Nedjemger n’imaginait pas que, plus de trois mille ans plus tard, les égyptologues lui diraient merci.