Ou-Peker
Article mis en ligne le 12 août 2015
dernière modification le 9 juin 2015

Depuis les fouilles archéologiques d’Émile Amélineau, en 1897, il est généralement admis que le site de Ou-Peker est à localiser à Oumm el-Qa’ab sur le site de l’ancienne nécropole royale des souverains thinites.

Carte de la nécropole d’Oumm el-Qa’ab.

Dans ce cimetière aménagé au pied des montagnes du désert Libyque, les anciens Égyptiens ont assimilé le tombeau du roi Djer de la Ire dynastie à l’Areq-heh, le tombeau abydéen d’Osiris. Une voie processionnelle, ou peut-être un canal, reliait le temple d’Osiris à ce tombeau.

Sur de nombreuses stèles, des défunts déclarent souhaiter passer par le site de Ou-Peker afin d’y recevoir, durant les journées de Khoiak, une couronne de justification. Cette couronne offerte par Osiris est un symbole de légitimité et d’éternité. Elle devait être tressée à partir de rameaux prélevés sur les arbres qui poussaient le long du chemin sacré, vraisemblablement des palmiers-dattiers. D’après des sources démotiques, l’âme (Bâ) d’Osiris voletait sous ces arbres et recevait des aliments disposés sur 365 tables d’offrandes. Ce verger abritait aussi un vignoble afin de pourvoir en vin les libations quotidiennes versées sur les autels.

En 1952, l’égyptologue allemand Günther Roeder (1881-1966) propose de rapprocher la cuve-jardin (hezepet), où s’effectue la germination, des figurines du « domaine sacré » (hezep) d’Abydos où poussaient des fleurs, des vignes et des légumes consacrés à Osiris. À la Basse époque égyptienne, la cuve-jardin des Mystères aurait alors symboliquement reflété le domaine d’Ou-Peqer en constituant, au sein des différents temples, une forme réduite du domaine agricole osirien