Kharga
Article mis en ligne le 24 août 2016
dernière modification le 10 mai 2016

L’oasis d’al-Kharga (al-khārga, en arabe الخارجة, "l’extérieure") est la plus méridionale des cinq grandes oasis du désert Occidental (ou désert Libyque), en Égypte. Située à environ 200 km de la vallée du Nil, elle s’étend sur 150 km mais sa largeur ne dépasse pas 30 km. Cette riche oasis comporte plusieurs sources et puits d’eau naturelle dont la température, qui atteint 43 °C, est réputée comme particulièrement efficace pour le traitement des rhumatismes et des allergies.

Histoire

Les Égyptiens ont occupé les oasis dès l’Ancien Empire, mais ce sont des époques perse, puis ptolémaïque et romaine que datent la plupart des vestiges antiques découverts à ce jour, en particulier le temple d’Hibis, édifié en grande partie sous Darius Ier.

Le dieu principal de Kharga est Amon, désigné sous un nom local, Amenèbis, « Amon d’Hibis », et représenté en compagnie de son épouse la déesse Mout et du dieu Khonsou.

Au début du XIXe siècle, à la suite de l’expédition d’Égypte, les voyageurs commencent à aller dans le désert Occidental, d’abord Frédéric Cailliaud, puis Bernardino Drovetti, suivis de nombreux autres.

L’exploration archéologique de l’oasis commence réellement en 1976, avec Serge Sauneron, directeur de l’Institut français d’archéologie orientale (IFAO), mais auparavant Ahmed Fakhry avait dressé une liste des sites antiques :

  • la forteresse de Ghoueita abritant un temple ptolémaïque bien préservé ;
  • Qasr el-Zayyan de l’époque romaine ;
  • le temple forteresse de Nadoura ;
  • la nécropole de Douch ;
  • la nécropole chrétienne d’al-Bagawat des Ve ‑ VIIe siècles et ses nombreuses chapelles en brique crue ;
  • le temple d’Hibis.

La nécropole chrétienne d’al-Bagawat comporte 263 tombes en brique crue, dont certaines décorées de peintures murales d’inspiration biblique.

Depuis 1981, l’équipe dirigée par Françoise Dunand travaille sur des nécropoles de l’époque gréco-romaine de l’oasis :

  • 1981-1993 : nécropole de Douch ;
  • 1994-1997 : nécropole d’Aïn el-Labakha ;
  • 1998- : nécropole d’el-Deir.

Des archéologues français ont découvert que des tombes de la période ptolémaïque ont été réutilisées comme nécropole de plusieurs centaines de chiens sacrés momifiés, ce qui impliquerait la présence d’un temple consacré à un dieu comme Anubis ou Oupouaout [1].

Il y a à Al-Kharga un musée archéologique.