Horus l’ancien
Article mis en ligne le 30 octobre 2019
dernière modification le 22 août 2019
Horus l’Ancien sous la forme d’un lion assis à tête de faucon.
Colonne du temple de Kôm Ombo (détail).

Hor-Our (connu des Grecs sous Haroéris) est un dieu dont le nom signifie littéralement « Horus le Grand », une expression qu’il faut comprendre dans le sens de « Horus l’Ancien » ou de « Horus l’Aîné ». Ce dieu est très tôt représenté comme un faucon debout sur ses pattes ou accroupi. Il peut aussi apparaître comme entièrement anthropomorphe ou, plus communément, comme un homme à tête de faucon coiffé du Pschent ou du disque solaire. Il peut aussi être figuré sous la forme d’un lion ou d’un lion à tête de faucon84. Le Grec Plutarque rapporte que ses parents Osiris et Isis, très amoureux, s’accouplaient déjà, avant de naître, dans l’obscurité du ventre de leur propre mère Nout. Hor-Our serait né de cette union précoce le deuxième des cinq jours épagomènes (Sur Isis et Osiris, § 12). Horus l’Ancien a été vénéré en plusieurs cités. À Qûs il est connu dès l’Ancien Empire. Sa présence est aussi attestée à Létopolis dans le Delta où il protège l’omoplate d’Osiris, une relique issue du corps osirien démembré par Seth. À Edfou, Horus l’Ancien ne fait qu’un avec Horbehedety. Dans son temple de Kôm Ombo, il est assimilé à Shou, le dieu du souffle vital, au dieu Heh, la personnification de l’éternité et avec le faucon géant primordial Mekhenty-Irty dont les deux yeux sont le Soleil et la Lune. Dans ce rôle, il est plus ou moins aveugle selon le cycle lunaire. Il recouvre progressivement la vue entre les journées qui séparent la néoménie (nouvelle lune) de la pleine lune. Selon la croyance qui veut que les rituels religieux aident le cosmos à se perpétuer, il retrouve son œil lunaire par l’offrande sacrée de l’Oudjat (aussi nommé Œil d’Horus). Lorsque son œil est enfin sain et reconstitué, Pharaon lui offre l’épée-iyt, « Celle qui vient ». Par ce geste d’offrande, il devient « Horus au bras armé » qui, la nuit, chasse efficacement les ennemis maléfiques de Rê et leur tranche prestement la tête.

Son image magnifique est la forme du dieu de l’horizon,
Khenti-irti sous forme de Figure [...]
Seigneur des deux yeux divins,
en la face de qui sont le soleil et la lune.
Son œil droit et son œil gauche sont Aton et Atoum.
Ses yeux divins luisent matin et soir.
Il se montre à l’Est, en face de sa ville.
Il aborde en sa véritable figure.
C’est aussi l’air situé entre ciel-lointain et terre
qui, sans cesse, dirige les Deux-Tourneurs par le vent.
C’est lui qui commande la vie pour tous dieux et déesses,
qui produit la stabilité par son corps,
qui amène le Nil pour faire pousser les champs, (...)
Sa fille Maât apparaît glorieuse en face de lui,
lorsqu’il est « Horus au bras armé »,
Seigneur de « Celle-qui-vient » en protectrice de Rê,
grand de force terrassant ses ennemis,
sauveur vaillant pour ceux qui sont hostiles,
furieux, grand de force, fort en colère, grand de puissance,
mais vite apaisé, en un court clin d’œil ;
dieu vrai, qui n’a pas de semblable (...)

— A. Barucq et Fr. Daumas, Hymne à Horus l’Ancien de Kôm Ombo, extraits.