La Cité de l’Or Perdue
Article mis en ligne le 19 mars 2025
dernière modification le 8 mars 2025

par Jean-Luc

Les archéologues ont annoncé en 2025 la redécouverte complète de la "Cité de l’Or Perdue", un centre minier vieux de 3000 ans, situé sous la Vallée des Rois à Luxor, plus précisément à Jabal Sukari, au sud-ouest de Marsa Alam dans le gouvernorat de la Mer Rouge. Ce site avait été initialement mis au jour en 2020 et continue de fasciner les archéologues.

Il y a environ 3 400 ans (1 386–1 353 av. J.-C.), le pharaon Amenhotep III fonda la ville d’Aten , nommée en l’honneur du dieu solaire Aton. Cette ville devint un centre administratif et industriel majeur de l’époque. Construite en briques de terre crue, elle était divisée en quartiers distincts avec des murs en zigzag, comprenant une boulangerie ainsi que des zones artistiques et industrielles.

Le pharaon Akhenaton, qui prôna le culte d’Aton, valorisa grandement cette ville, en faisant brièvement la capitale après avoir instauré l’Atonisme. Aten était alors considérée comme la demeure d’Aton, le nouveau dieu solaire qui remplaça tous les autres dieux. Toutefois, un an plus tard, Akhenaton déplaça la capitale vers la ville d’Amarna, inaugurant ce que les experts appellent la période Amarnienne de la dix-huitième dynastie.

Après la mort d’Akhenaton, le pharaon Toutankhaton, considéré par de nombreux spécialistes comme le fils d’Akhenaton, changea de nom peu après le début de son règne pour devenir Toutânkhamon, en référence au dieu solaire traditionnel, Amon. Toutânkhamon rejeta son père Akhenaton et ses croyances religieuses, s’efforçant d’effacer de l’histoire égyptienne toute trace de son père et de son culte. Les fouilles récentes de la ville d’Aten se révèlent cruciales pour éclaircir ces aspects autrefois méconnus de cette période ; les inscriptions hiéroglyphiques découvertes au palais dynastique de Malkata, situé entre Aten et Thèbes, livrent des informations essentielles sur l’héritage largement oublié d’Akhenaton.

Les excavations ont révélé un camp minier équipé d’une installation complète pour l’extraction de l’or, avec des stations de concassage et de broyage, des bassins de filtration et des piscines de sédimentation, alimentant des fours de fusion pour affiner l’or extrait des veines de quartz.

Aten n’était pas seulement un centre d’extraction d’or, mais aussi un carrefour multiculturel et multilingue qui a prospéré pendant des siècles. Les fouilles ont également produit des artefacts des périodes historiques ultérieures, notamment romaine et islamique, avec des ostraca inscrits en hiéroglyphes, démotique et grec, ainsi que des pièces de monnaie en bronze de l’ère ptolémaïque.

Parmi les autres trouvailles figurent des figurines en terre cuite de la période gréco-romaine, de petites statues en pierre de Bastet et Harpocrate, des tables d’offrandes ptolémaïques et de la poterie utilisée pour la vie quotidienne, les parfums, les médicaments et l’encens.

Source : https://www.egypttoday.com