L’écriture hiératique
Article mis en ligne le 24 septembre 2020
dernière modification le 27 septembre 2020

L’écriture hiéroglyphique se prêtait mal à une notation rapide. Pour remédier à ce problème les Égyptiens développaient donc l’hiératique, une écriture cursive, dérivée des hiéroglyphes.

Cette écriture est un décalque, signe à signe, de la notation hiéroglyphique. Chaque caractère représentant juste une simplification du signe lapidaire original. Elle fut employée dès les premières dynasties de l’Ancien Empire et sera utilisé jusqu’à la fin du Nouvel Empire. C’est l’écriture par excellence des scribes qui l’utilisaient pour retranscrire sur papyrus les comptes, les rapports et les minutes des procédures judiciaires, les testaments, les contrats de travail, les recensement et les inventaires, etc. Elle était aussi employée pour les papyrus traitant d’éducation, de littérature, de magie et de correspondance privée. Elle servait donc autant pour l’administration que pour la justice ou les affaires privées. Les scribes l’utilisaient bien plus souvent que les hiéroglyphes.

Il se développa par la suite une forme secondaire d’écriture abrégée, appelée cursive lapidaire, que l’on retrouve dans les graffitis du désert et sur les stèles commémoratives laissées dans les carrières. Cette forme fut surtout utilisée à la fin du Nouvel Empire puis sous les dynasties libyennes.

L’hiératique sur papyrus présente ses caractères propres. Il est écrit de droite à gauche à l’aide d’un pinceau, un petit roseau taillé en pointe, et à l’encre noire. Les notations inscrites en rouge servaient à marquer le début d’un paragraphe dans les textes ou les totaux et certaines céréales dans les comptes ou à marquer la ponctuation des versets dans les textes littéraires. Le rouge, couleur des forces mauvaises, servait aussi à inscrire le nom des êtres malfaisants.

L’hiératique évolua de façon différente de son modèle hiéroglyphique. Les formes des signes se modifièrent peu à peu. On vit apparaître des ligatures (plusieurs signes groupés dans une seule abréviation) tracés d’un seul coup de pinceau. Ces différences permettent de reconnaître d’un seul coup d’oeil des documents de l’époque Ramésseïde de textes du Moyen Empire.

L’hiératique est semble-t-il remplacé par l’hiératique anormal vers 800 Av. J.C. avant que ce dernier ne laisse la place au démotique dans tout les emplois courants. L’hiératique ancien ne servira désormais que pour l’écriture religieuse. C’est d’après cet usage que les voyageurs grecs le nommeront "écriture sacrée", "l’hiératique" que nous avons conservé. L’utilisation du calame, roseau taillé en pointe très fine, introduite sous la domination romaine, modifia de façon sensible l’aspect des signes hiératiques qui se réduisirent à une écriture malingre d’où toute élégance avait disparue.

Exemples de passage de hiéroglyphes aux caractères hiératiques (par Champollion)