La médecine égyptienne
Article mis en ligne le 27 septembre 2021
dernière modification le 18 septembre 2021

Les Egyptiens pratiquaient la médecine depuis les temps les plus reculés comme le prouvent les nombreux papyrus médicaux exhumés par les archéologues. Les méthodes étaient des plus empiriques mais largement codifiées et guidé par un strict code éthique.

Vases à onguents

L’usage de la médecine remonte sans doute à l’époque pré-dynastique. La renommée des médecins égyptiens a traversé le temps et les frontières. On rapporte que Cyrus, fondateur de l’empire perse aurait fait appel au service d’un médecin égyptien. Grecs et Romains s’inspirent de leur connaissance, Hippocrate le premier.

On trouve les médicaments les plus courants contre les brûlures, les morsures et piqûres d’insectes, l’inflammation causée par des échardes dans tous les logis égyptiens. De nombreuses recettes antiques sont toujours utilisées de nos jours par les fellahs.

Les médecins occupaient une place privilégiée dans la société pharaonique. Les meilleurs étaient rattachés directement à la cour. Ils étaient souvent assistés par des infirmiers, des bandagistes et des masseurs.

Membre du clergé de Sekhmet, la déesse lointaine, ils vénéraient aussi Thot et Imhotep divinisé, architecte et médecin de Djoser censé être le fil de la déesse et considéré comme l’inventeur de la médecine par les Egyptiens du Nouvel Empire.

Les médecins étaient formés de maître à apprentis dans les maisons de vie. Les plus réputés étaient celle de Saïs et d’ Héliopolis. Au cours des siècles ils ont entrepris des travaux d’hygiène publique, généralisé la circoncision et l’usage du lavement. Les spécialisation étaient nombreuses : dentistes, oculistes, gastro-entérologues. Les généralistes fournissaient aussi les fards et les onguents pour les soins de la peau ainsi que les teintures pour les cheveux. Ils se transformaient aussi en vétérinaire pour soigner le bétail dans les campagnes et débarrasser les demeures des paysans des rats, souris et autres puces ou tiques.

D’après les légendes égyptiennes, le premier traité de médecine fut déposé par les Dieux dans un temple à l’époque de Khéops. Les papyrus médicaux les plus anciens que l’on ait retrouvé datent de 1600 ans avant J.C. Ils s’agit de copie de textes très antérieurs, généralement rédigé à l’époque de l’ Ancien Empire, augmentés au fil des années de traitements et de remèdes nouveaux.

Parmi les plus connus, citons :

Le papyrus Edwin Smith. Ce rouleau long de 4m50 est un traité de chirurgie osseuse et de pathologie interne. Il note pas moins de quarante-huit cas de blessures et de lésions diverse ainsi que les thérapies adaptées.

Le papyrus de Kahoun. Manuel de gynécologie qui fait état d’une maladie "qui dévore les tissus". Le cancer ?

Le papyrus Ebers. Provenant sans doute de la bibliothèque d’une école de médecine. C’est le traité scientifique le plus ancien connu. Il contient des notions d’anatomie, des exposés de cas pathologiques et leurs traitements et pas moins de sept cent recettes de médicaments.

De nombreux autres textes comme le papyrus de Londres, celui de Berlin ou le papyrus Hearst contiennent en plus des incantations et des formules magiques pour soulager certaines maladies.

Le papyrus Edwin Smith, conservé de nos jours par le musée de New York fait mention de trois catégories de thérapeutes :

 Le Sinou qui exerçait auprès de la classe populaire tirait ses connaissances des livres et de sa propre expérience empirique.

 Le Ouabou, prêtre de Sekhmet, s’occupait des classes supérieures. Ses pratiques étaient à forte contenance religieuse. Ses pouvoirs de guérisons lui venaient directement des Dieux.

 Le Saou enfin, à la fois rebouteux, magicien et sorcier. Il luttait contre les mauvais génies responsables des maladies inexpliqués. Il soignait ses patients à l’aide de formules magiques, d’incantations, de statues médicinales ou d’amulettes guérisseuses. Magicien et médecins ne sont pas très différents et sont appelé par le même nom : "Ceux qui maîtrisent les scorpions".

Les plantes médicinales utilisées par les Egyptiens

Le papyrus

Réputé pour ses vertus énergétiques

Le pavot

Couramment administré comme analgésique ou somnifère

Le blé

Ses épis étaient utilisés dans de nombreuses préparations, pâtes et onguents permettant de lutter contre les problèmes de peau

La figue noire

Elle entrait dans la composition de pâtes et de sirops destiné à soigner les maladies des poumons et des bronches. Elle était aussi utilisée pour lutter contre l’impuissance

L’érable sycomore

Réputé pour ses propriétés adoucissantes

La menthe

Ses feuilles servaient à soigner les troubles gastriques. Elles étaient administrées en décoctions ou simplement mâchées.