Ouas, le sceptre

Le sceptre, symbole royal dans le monde entier est d’origine égyptienne. A l’origine il s’agissait d’un bâton fourchu destiné à tuer les serpents. Il est devenu un symbole divin dès l’époque pré-dynastique. Ce bâton fourchu en bas est orné à son extrémité supérieure de la tête de Seth sous les traits d’un lévrier stylisé. Le sceptre est originaire du nome de Thèbes qui portait le nom de Ouaset, "la ville du sceptre".
Les déesses étaient elle doté du sceptre Ouadj, "la verdeur". Il avait la forme d’une tige de papyrus. Il était le symbole du pouvoir des déesses et de leur éternelle jeunesse. Il représentait leur dualité magique : La douceur infini et la colère redoutable et cruelle.
Heka, la crosse et Nekhekh, le flagellum

Les Pharaons sont souvent représenté en Osiris serrant sur leur poitrine la crosse et le flagellum, symboles du maître du royaume des morts. Ces instrument ont été emprunté au Dieu Andjty, le "protecteur des morts" primitif de Busiris. Celui ci était représenté sous les traits d’un pasteur tenant un fouet devenu Nekhekh le flagellum et une houlette devenue Heka la crosse. Pharaon assimilé au Dieu devint le berger de son peuple qu’il protége de son fouet et guide à l’aide de la houlette.
Kherp le sceptre-massue et Khepesh le glaive d’Amon
Sans doute dérivé de la massue en pierre de forme cylindrique porté par un manche en bois, arme commune de la période pré-dynastique. C’était déjà une arme d’apparat à l’époque de Narmer, le mythique unificateur de l’Egypte, ou elle se présentait déjà comme une massue piriforme.
Au Nouvel Empire, Amon remettait à Pharaon en gage de victoire le Khepesh, un glaive à lame recourbé rappelant par ses formes les armes des rois asiatiques.
Desheret et Hedjet, les couronnes du Nord et du Sud
Hedjet, la couronne du sud ressemblait à une mitre blanche de forme oblongue. Desheret était une couronne rouge représentant le Nord. Réunis elles formaient le Skhemty ou Pschent, "les deux puissantes" représentant l’Egypte unifié.
l’Ankh
L’Ankh, une croix ansé était le symbole de la vie. L’Uræus, une broche en forme de cobra dressé porté en diadèmes était sensé foudroyer les ennemis de l’Egypte. L’ânkh est également connue sous les différentes appellations de croix ansée, croix de vie, clé de vie, croix égyptienne, croix du Nil, est un hiéroglyphe représentant le mot ˁnḫ, qui signifie « vie ». Il était utilisé par les Égyptiens pour symboliser la vie. Les Égyptiens pensaient que leur séjour sur Terre n’était qu’une partie d’une vie éternelle plus grande. La croix de vie symbolise donc non seulement l’existence mortelle sur la Terre, mais également leur existence immortelle dans l’après-vie. Ses origines et significations ne sont pas certaines.
Depuis la fin du vingtième siècle, l’ânkh est de nouveau utilisée de façon décorative.
Représentation
L’ânkh est constituée d’une longue barre verticale, d’une plus petite horizontale et d’un ovale à leur intersection. Elle a donc une forme de croix latine mais avec un anneau à la place de la barre verticale du haut. L’ânkh peut prendre diverses couleurs.

Dans l’art égyptien, l’ânkh est donc omniprésente chez les divinités. En effet, elle est portée par des dieux qui la tiennent par la boucle ou la portent dans chaque main avec les bras croisés sur la poitrine. Elle apparaît souvent au bout des doigts d’un dieu ou d’une déesse dans des images qui représentent les divinités de l’au-delà conférant le don de la vie à la momie de la personne morte. Elle est placée près de la bouche et du nez comme pour insuffler la vie. Représentée près des pieds, elle offre une protection divine aux morts. Différentes divinités sont représentées avec l’ânkh. Le plus souvent la déesse Isis, mais aussi Maât, déesse de la vérité, Atoum, dieu du soleil et Sekhmet, déesse guerrière. Le pharaon tient également l’ânkh soulignant ainsi sa nature divine. En effet, pharaon tient l’ânkh comme un accessoire que les dieux lui ont confié. Il la tient souvent dans la main de manière passive, mais ne l’utilise pas.
L’ânkh apparaît dans les tombes égyptiennes, sur les murs des temples, des stèles, des statues et sur des frises. Elle est utilisée à de nombreuses reprises dans l’art funéraire car elle est un symbole de force vitale impérissable. Elle est généralement peinte ou sculptée. Certains miroirs étaient aussi taillés en forme d’ânkh. Dans l’art amarnien, la croix ansée est portée par les rayons solaires (terminés par des mains), symbolique du soleil dispensant la vie sur Terre
Apparitions
Origine inconnue
Dès le quatrième millénaire avant notre ère, la civilisation égyptienne s’impose avec les arts, les sciences, ses techniques agricoles, son organisation sociale et sa gestion des crues du Nil, facilités par la mise en place d’un système d’écriture. Un alphabet composé de hiéroglyphes qui sont des images expressives et simplifiées d’objets, de choses de la vie quotidienne et de divinités. Un seul hiéroglyphe n’est pas concret, l’ânkh. L’origine de la croix de vie égyptienne est inconnue. Elle est utilisée par les égyptiens dès le début de la période dynastique de 3150 à 2613 av. J.-C. Elle accompagnait toutes les cérémonies rituelles et servait de talisman protecteur.
Significations

Le mot ânkh, anokh, ou anok signifie « la vie » et « je suis » en égyptien. Les Égyptiens pensaient que leur séjour sur Terre n’était qu’une partie d’une vie éternelle plus grande. La croix de vie symbolise donc non seulement l’existence mortelle sur la Terre, mais également leur existence immortelle de leur après-vie. En copte, langue liturgique chamito-sémitique descendant de l’égyptien ancien, comporte aussi le terme anokh. De même, l’hébreu biblique comporte le terme anokhy dans le premier commandement du Décalogue. Anokh et anokhy veulent alors dire « Je suis Dieu » et par conséquent « Je suis éternel ».
La signification de l’ânkh peut varier selon sa couleur. Lorsque la croix est bleue, l’ânkh est associée aux divinités et au ciel, or et jaune, elle est associée au Sud, verte elle est liée au Nil Vert et au Nord, argent brillant correspond à la vie sur Terre, et enfin argent oxydé, elle évoque l’Ouest et le monde des morts.
L’ânkh peut être symbole de vie éternelle. En se basant sur la forme de la croix latine, l’axe vertical de l’ânkh pourrait symboliser la dimension divine, et l’axe horizontal la dimension physique. L’ânkh marquerait alors la période de la création à la mort et jusqu’au-delà de la mort dans la vie éternelle. Les anciens égyptiens associaient donc l’ânkh à la vie spirituelle de l’âme. Sa forme ovale pourrait symboliser l’éternité des divinités vivantes, et la croix qui en sort est un symbole de continuation et de l’extension. Mais l’ânkh fait aussi l’objet d’autres interprétations.
L’ânkh pourrait être la combinaison entre le masculin et le féminin considérés comme les deux forces de la vie. Le masculin est associé à Osiris et le féminin à Isis. C’est l’union entre le ciel et la terre, Leur union a permis de sauver l’humanité grâce à la victoire d’Horus sur Seth. La partie ovale correspondrait au vagin ou à l’utérus, la ligne verticale à une forme phallique et les bras en extension les enfants créés par l’unification des deux sexes. L’ânkh symbolise encore une fois la vie, et plus spécifiquement la création de la vie par l’harmonie entre l’homme et la femme. L’utérus stylisé peut également être symbole de fertilité.
L’ânkh pourrait symboliser le Nil, source de vie pour les Égyptiens avec la barre verticale qui représente la vallée du Nil est donc la Haute-Égypte et la barre horizontale le nœud d’Isis, qui réunit en un tout les deux parties du fleuve et, par extension, du pays, ainsi que son delta, la Basse-Égypte, qui est la boucle. Cette théorie serait corroborée par certaines représentations de l’ânkh sur lesquelles on peut distinguer des stries sur la branche horizontale, à l’image du plissé d’un nœud.
L’ânkh pourrait symboliser la vertèbre d’un taureau. Andrew Gordon, un égyptologue, et Calvin Schwabe, une vétérinaire affirment que l’origine de l’ânkh est relié à deux autres signes qui apparaissent souvent ensemble : le sceptre, symbole de pouvoir et domination, et le pilier Djed symbolisant la stabilité. D’après cette hypothèse, la forme de chaque signe est dessinée d’après l’anatomie d’un taureau. L’ânkh serait la vertèbre thoracique, le pilier djed le sacrum et la vertèbre lombaire, et le sceptre le pénis du taureau. Dans les croyances égyptiennes, le sperme était connecté à la vie et par conséquent au pouvoir. Des textes indiquent que les égyptiens pensaient que le sperme était dans les os. Cette perspective corrobore l’origine bovine de la première lettre des alphabets phéniciens ou sémitiques qui renvoie au même animal, symbole de puissance et force civilisationnelle. Le taureau est aussi dans la symbolique chinoise l’ordonnateur du cycle zodiacal (orbe du poumon, maître de l’Énergie, 3h-5h).

Au XIXe et XXe siècle, l’ânkh a aussi reçu une signification magique. Dotée d’une force vitale, les mystiques et les amateurs de connaissances secrètes ont considéré qu’elle était un puissant symbole de prospérité, de santé, de bonne fortune et de protection contre la défaite, la chute et la destruction totale. Elle était d’ailleurs souvent portée comme amulette par les égyptiens, soit seul, soit en association avec deux autres hiéroglyphes, le sceptre Ouas signifiant « force » et le hiéroglyphe symbolisant la « santé » :
L’ânkh peut aussi représenter la clé de la connaissance cachée pour résoudre les mystères de la vie et de la mort. D’un point de vue spirituel, la boucle symbolise alors l’âme éternelle car elle n’a ni début ni fin et la croix représente la mort.
L’ânkh pourrait être une courroie de sandale avec la boucle contournant la cheville, ce qui serait alors une métaphore pour la marche, le mouvement, et par conséquent la vie puisque vivre c’est bouger. Alan Gardiner pense que les courroies de sandale telles qu’on les illustre durant le Moyen Empire ressemblent au hiéroglyphe. Le mot désignant la courroie de sandale s’écrit également ˁnḫ même s’il se prononçait peut-être différemment. La boucle d’une sandale, c’est son nœud, il permet d’y mettre son orteil pour pouvoir avancer. « L’action de nouer, he, veut dire relier, mettre en rapport. C’est pour cela que ce mot va être en relation avec un mot fondamental : heka, qui veut dire magie ou art de relier les aspects distincts du monde dans une unité sympathique. »1. Sa liste de signification des hiéroglyphes qui place l’ânkh dans la catégorie des vêtements est encore actuelle. James P. Allen dans son livre introductif sur le langage égyptien publié en 2014 affirme aussi que l’ânkh symbolise une courroie de sandale.
Victor Loret, un égyptologue du XIXe siècle pensait que l’ânkh était en réalité un miroir. Seulement, Loret reconnu que les divinités portaient fréquemment l’ânkh par l’anneau en passant leurs mains au travers. L’ânkh ne possédait donc pas la solidité requise de la surface de reflet qu’un miroir aurait eu.
L’ânkh évoque également un ange ou un religieux les bras ouverts.
l’Uræus
Le mot uræus est la forme latinisée d’un terme grec dérivant de iâret, le nom égyptien du cobra qui signifie aussi « monter, s’élever, se dresser ». On voit ce serpent, prêt à l’attaque, fixé sur le front des dieux, des pharaons, et parfois des reines. En tant qu’insigne

pharaonique, l’uræus est un ornement fixé sur les couronnes (blanche, rouge, pschent) et sur les coiffes (némès, khépresh). La plus ancienne représentation de l’uræus sur un front royal remonte au règne de Den (Ire dynastie) sur une étiquette en ivoire qui montre le roi en train d’assommer un ennemi23. Le cobra est un des aspects de l’Œil de Rê qui peut aussi prendre l’apparence d’une femme (le mot œil est du genre féminin en égyptien) ou d’une lionne dangereuse. La fonction de l’uræus est claire. Ce serpent femelle est un puissant symbole de protection, de pouvoir et de bienfaisance. Fixé au front du pharaon, le cobra crache le feu de son venin à l’encontre des ennemis du royaume. Le reptile endosse ainsi un pouvoir à la fois agressif et apotropaïque face aux forces malfaisantes du chaos. Dans les plus anciennes scènes royales, le pharaon est précédé par un courtisan qui porte une enseigne où figure le canidé Oupouaout « L’Ouvreur de Chemin » debout sur ses quatre pattes et accompagné d’un uræus protecteur. Le serpent figure seul sur le front de Pharaon lorsque ce dernier est vivant. Dans la mort, le souverain porte le cobra et la tête de vautour, à savoir Ouadjet et Nekhbet, les deux déesses protectrices du Double-Pays égyptien. Tel est le cas sur les sarcophages anthropomorphes de Toutânkhamon, sur ses oushebtis et sur ses vases canopes. Sur le front des pharaons nubiens de la XXVe dynastie figurent deux serpents ; peut-être pour symboliser leur double puissance, sur la Nubie d’où ils sont issus et sur l’Égypte qu’ils ont tenté de conquérir, sans jamais y parvenir entièrement dans le delta du Nil tenu par la XXVIe dynastie
