Article mis en ligne le 17 avril 2023
dernière modification le 7 avril 2023

Le ba est d’essence intellectuelle. Permettant à tout être l’accès au passage entre les deux mondes, il semble représenter l’impulsion mettant en mouvement l’être vivant. Contrairement au ka en soi, foncièrement statique, il correspond à une faculté dynamique, qui se joue des obstacles matériels.

A l’époque de l’Ancien Empire, seul le pharaon semble pouvoir profiter de ses vertus. Le ba est à l’origine de l’énergie sexuelle et de l’intellect, de la partie consciente de l’être. Il est en rapport étroit avec la lumière du soleil et sa composante même, l’or.

Au pluriel, le terme désigne le pouvoir, la puissance, et, en cela même, des agents d’action extérieurs à celui qui les détient et capables d’agir à distance. Il n’est en effet nullement attaché au corps, qui n’est pour lui qu’une résidence. Il peut s’en séparer et s’envole, sous la forme d’un oiseau à tête humaine, au moment du décès.

Il est en fait la part de la divinité capable de franchir la frontière entre le réel et l’imaginaire et peut être la part de divinité qui réside en l’homme.
Le ba, si souvent assimilé à l’ombre dans les croyances populaires tardives, est représenté tour à tour par un échassier ou un petit oiseau à tête humaine. Cet aspect dérive sans doute de l’homophonie du mot ba avec le nom d’une sorte de cigogne.
Pour les égyptiens, les oiseaux migrateurs constituaient l’incarnation terrestre des ba, circulant librement entre la tombe et le monde des morts. Tout comme le Le ka, il s’agit vraisemblablement d’une fonction plutôt que d’un aspect, fonction mouvante, servant de lien entre les différents aspects de l’être. Non physique, il synthétise la personnalité de l’être humain.

Il est de ce fait le moyen permettant à celui qui en est pourvu d’agir à distance. Pour le défunt, il s’agit du truchement avec les vivants et de profiter des bienfaits du culte funéraire appelé à assurer la revivification du Le ka. Il est pour la personnalité le moyen d’assumer une "continuité", une pérennité, dont la seule garantie réside, dans la permanence du souvenir.

Mais le ba lui-même, dans sa liberté de mouvement, doit s’unir quotidiennement au corps momifié du défunt pour y puiser l’énergie rassemblée par le Le ka.
Le chapitre 89 du Livre des Morts insiste ainsi sur la nécessité de placer un oiseau-ba d’or sur la poitrine du défunt.