L’oasis de
Baharîya
Article mis en ligne le 30 juin 2023
dernière modification le 17 juin 2023

Baharîya est la Petite Oasis des textes de l’antiquité ou l’Oasis d’Oxyrhynque, car cette ville, qui se situe à côté du village de Bahnasa, était celle que ralliaient les caravanes à l’époque grecque, lorsque le chameau devient un animal de bât courant pour transporter les lourdes charges. Baharîya n’était qu’une étape si la caravane voulait gagner, plus à l’ouest, Siouah, ou bien, au sud, Farafra puis le groupe des oasis méridionales : Dakhla et Kharga.

L’oasis abrite de multiples monuments dont certains rappellent qu’ils ont été construits à la XXVe dynastie, lorsque les hauts fonctionnaires de l’Oasis sont des Libyens égyptianisés dont les ancêtres se sont installés aux XXIe-XXIIIe dynasties. Il s’agit d’une région prospère faisant commerce de vin avec la Vallée, et de divers produits tels que fruits secs dont les dattes. Alexandre le Grand, choisissant de prendre la route du sud pour revenir à Memphis, y fait édifier un temple-caravansérail à Qasr el-Méguisbeh, au nord-est de l’oasis.

Chapelles d’Aïn el-Mouftella, route de l’oasis de Baharîya



L’oasis d’Al-Bahariya (Arabe : الواحة البحرية signifiant l’oasis du nord) est l’une des cinq grandes oasis [1] du désert occidental en Égypte (altitude 129 m à 365 km à l’ouest du Caire) ; elle est entourée de collines noires composées de quartzite et de dolomite ferrugineux. Al-Bawiti est le plus grand village dans l’oasis de Bahariya avec environ 30 000 habitants.

Il y a aussi les ruines d’un temple construit par Alexandre le Grand à Qasr el-Méguisbeh, au nord-est de l’oasis, lorsque le conquérant est passé par Bahariya à son retour de l’oracle d’Ammon-Zeus à Siwa.

Habitée depuis le paléolithique, cette oasis produisait notamment du vin, apprécié par les Égyptiens dès le Moyen Empire.

Vestiges de la région :

 quatre villages antiques (dont El Qars et El Bawiti),
 ruine d’un temple de la XXVe dynastie,
 chapelle du pharaon Apriès (XXVIe dynastie),
 quatre chapelles décorées de l’époque d’Amasis à Ayn al-Muftillah,
 tombes d’époque hellénistique,
 reste d’un petit arc de triomphe romain.

Historique des fouilles

Depuis de nombreuses années, Frédéric Colin, dans le cadre d’une mission de l’Institut français d’archéologie orientale, mène des fouilles sur plusieurs secteurs. Le premier se situe à Qaret el-Toub ; il présente l’intérêt d’avoir eu une fréquentation durable (au moins de la XIIIe dynastie jusqu’à l’époque arabe au Xe siècle), diversifiée (cimetières, habitat militaire, secteur d’irrigation et d’exploitation agricole), et d’être établi dans une zone de l’oasis où les vestiges archéologiques sont fortement concentrés [2].

Les fouilles de la nécropole gréco-romaine ont commencé en 1996. Il y a approximativement trente quatre tombes fouillées.

En bordure du village de Bawiti, une immense nécropole de près de 200 sépultures où reposeraient plus dix mille momies recouvertes de plastrons en or, a été mise à jour en 1999. De ce fait, cette nécropole a été nommée la « vallée des momies ».

En avril 2001, une mission archéologique égyptienne a mis au jour la momie de Naassa, la femme du gouverneur des oasis sous la XXVIe dynastie, Khensou Iouf Ânkh, dont le tombeau avait été découvert en mai 2000.

Une momie intacte datant de l’époque saïte de la XXVIe dynastie, a été découverte le 20 mai 2002. Selon l’équipe archéologique égyptienne l’ayant découvert dans une tombe, le sarcophage resté fermé depuis le moment de l’enterrement, taillé dans de la pierre calcaire, appartiendrait à une « importante personnalité », probablement un membre de la famille du gouverneur de l’oasis. Encore enveloppée de ses bandelettes de lin, la momie renferme des amulettes sacrées et un scarabée de cœur [3].

En 2007 une équipe de recherche égypto-tchèque a découvert les restes d’une ville de l’Ancien Empire.

Ville étape

Dans l’antiquité, Bahariya n’était qu’une étape pour les caravanes qui voulaient gagner, soit Siwa plus à l’ouest, soit au sud, Al-Farafra puis le groupe des oasis méridionales, Ad-Dakhla et Al-Kharga (25°28’31"N ; 30°35’23"E). Les cinq oasis formaient un bandeau discontinu, parallèle à la vallée du Nil, autant d’étapes sur les grandes routes commerciales.

De nos jours, c’est une étape du rallye des Pharaons.