Le temple de
Dabod
Article mis en ligne le 24 juin 2022
dernière modification le 23 juin 2022

Le temple de Dabod, actuellement remonté à Madrid, à la suite de la campagne menée par l’UNESCO pour la sauvegarde des monuments de Nubie, a été initialement dédié à Amon par le roi Adikhalamani (première moitié du IIIe siècle avant J.C.), souverain de Méroë contemporain de Ptolémée II Philadelphe. Il fut agrandi successivement par les Ptolémées, à partir du règne de Ptolémée VI Philométor, puis dédié à Isis. Cet édifice inachevé reste d’une grande élégance et plus d’un peintre, dont David Roberts, l’a trouvé à son goût.

Ce temple fut construit par un jeune prince kouchite, Ergamene (300 ans avant notre ère) sur l’emplacement d’un site déjà utilisé par Sethi II, lors de la colonisation ramisside de la Nubie sous la XIXème dynastie. En effet, une inscription représentant le cartouche de ce pharaon a été retrouvée, ce qui laisse penser que les blocs de pierre du temple originel ont été réutilisés par Ergamène.

Ce jeune prine méroïtique y éleva une chapelle dédiée à Amon.

Ergamène avait fui Alexandrie, après avoir fait trancher la gorge de religieux qu’il combattait alors. En lutte contre le clergé, il dut s’enfuir en Wawat où il instaura un royaume entre la première cataracte et Maharraka sur douze shoenes (soit cent vingt kilomètres) le "Dodécaschoene", territoire qui devait devenir la propriété du temple de Philaé sous Ptolémée IV.

Il fut ensuite agrandi par les Ptolémées qui en firent un lieu de culte à Isis, dans le cadre d’un pélerinage à Philae, et agrandi par l’empereur Auguste.

L’édifice en lui-même présente le schéma classique : une allée processionnelle, une salle hypostyle, un sanctuaire dédié à Amon et Isis où l’on peut admirer le naos destiné à recevoir la statue d’Amon, des chapelles latérales, un mammissi. Un mur d’enceinte en pierre entourait le monument accessible depuis le fleuve par des portes.