Les porteuses d’offrandes
Article mis en ligne le 17 janvier 2024
dernière modification le 9 janvier 2024

Figurées sur les parois des chapelles des tombes de l’Ancien Empire ou, en ronde-bosse, dans les caveaux du Moyen Empire, les porteuses d’offrandes étaient chargées d’apporter au défunt la nourriture indispensable à son séjour dans l’au-delà. Seules ou en file indienne, elles sont représentées selon le canon féminin de l’époque, soigneusement coiffées et joliment vêtues.

Sous l’Ancien Empire, le culte funéraire prend une ampleur considérable. Les tombes sont alors formées d’une partie souterraine (puits et caveau) et d’une superstructure accessible aux vivants, le mastaba. Simple, plein, rectangulaire à l’époque précédente, celui-ci comporte désormais une chapelle.

Selon les cas, on y trouve également quelques pièces annexes, telles que des magasins ou un serdab, qui abrite la statue du propriétaire de la tombe.
La famille vient régulièrement rendre hommage au défunt. Sur la table d’offrandes placée devant la fausse porte, de la nourriture lui est consacrée lors de cérémonies particulières. De l’encens est brûlé et des prières sont récitées, permettant au mort de se régaler des offrandes. Les descendants du défunt sont censés exploiter les terres dont ils ont hérité et fournir à ce dernier les provisions nécessaires à son culte funéraire. Mais, s’il manquent à leurs obligations, le , ne pouvant plus s’alimenter, risque de périr une seconde fois.

L’indispensable nourriture

Dès l’Ancien Empire, les Egyptiens représentent sur les parois des chapelles des processions de jeunes femmes transportant les denrées destinées au défunt. Ces porteuses d’offrandes personnifient dons les productions des domaines agricoles que le mort possède de son vivant et qui lui assurent symboliquement la nourriture nécessaire pour l’éternité. Disposées en file indienne, coiffées d’une perruque longue et vêtue d’une robe fourreau, elles portent un panier sur la tête et de leur autre main tiennent une volaille, une fleur, un vase ou un animal en laisse.

Les modèles en bois de la Première Période intermédiaire et du Moyen Empire transposent en trois dimensions les thèmes figurant sur les parois des mastabas de l’Ancien Empire. Désormais le sarcophage est entouré, entre autres, de statuettes de jeunes femmes portant des paniers remplis de nourriture. Certaines sont exceptionnelles par leur taille et par la qualité de leur exécution. D’autres sont beaucoup plus modestes. Quoi qu’il en soit, elles offrent toutes au regard des visiteurs des musées la beauté simple de leur corps svelte en mouvement

Les porteuses d’offrandes sont toujours anépigraphes : ni nom ni titre. Il existe quelques rares cas de porteuses en groupe. Il s’agit alors de deux ou trois femmes se suivant sur un même socle. Quelquefois, elles sont organisées en procession avec, en tête, un prêtre au crâne rasé tenant sur l’épaule gauche un vase hes. Un modèle du Caire montre une file de porteuses et, en parallèle, des jeunes garçons ou à bout de bras du mobilier : coffres, tissus roulés, chevet. Les porteuses d’offrandes et les modèles en bois de groupes disparaissent à la fin du [Moyen Empire.>41].