Les usages vestimentaires ont bien sur variés aux grés des modes de l’Ancien au Nouvel Empire, surtout dans la haute-société. Les élégantes du Nouvel Empire portaient ainsi des tenues de plus en plus sophistiquées, en atteste les magnifiques drapées des statues d’Amarna. Parallèlement, les accessoires sont de plus en plus prisés et de plus en plus soignés. Parmi eux figurent les sandales, forme unique de chaussure associé depuis l’ère pré-dynsatique à la civilisation pharaonique.
Vers la démocratisation des sandales

Dès cette époque, Pharaon est représenté avec des sandales aux pieds, comme sur la fameuse palette de Narmer. Sous l’Ancien et le Moyen Empire, les mentions ou les représentations de sandales sont très nombreuses, mais ne concernent encore que les plus hautes classes de la société, plus particulièrement les hommes. Le port des sandales est alors un signe honorifique et une marque de richesse. L’usage recommande ainsi, de se chausser devant un hôte de condition supérieure ou au contraire de se déchausser au Moyen Empire.
Les choses changent de façon vraiment significative à partir du Nouvel Empire. Les sandales sont désormais porté par l’ensemble de la population, même si leur prix reste relativement élevé - un ou deux deben de cuivre - et si l’habitude de marcher pieds nus ne se perd pas pour autant, loin s’en faut. Les textes de l’époque montrent que les sandales faisaient partis des fournitures régulièrement attribué par Pharaon aux artisans de Deir el-Medineh, et les représentations funéraires montrent qu’elles sont de plus en plus portées au quotidien par des serviteurs, tendance qui s’est semble-t-il amorcer dès le Moyen Empire.
L’emblème royal devient un objet courant
La démocratisation du port des sandales s’accompagnent d’une évolution de leur symbolique. A l’époque pré-dynastique, les seules sandales représentées sont celle du souverain, cérémonieusement porté par un haut-dignitaire, suivant le roi qui va pieds nus. Leur représentation tient dons plus du symbole que d’un réalisme usuel. Les sandales n’étaient en effet pas ou peu portées. Elles illustraient seulement l’autorité royale. Sous l’Ancien Empire, puis au Moyen Empire on les vois apparaître aussi sur les représentation des membres de la haute-société, mais dès la fin de cette période et plus encore au Nouvel Empire, la généralisation de leur port dans toute la société tend à estomper cette symbolique du pouvoir, même si la fonction de "porteur de sandale royale" existe toujours.
La symbolique funéraire est resté plus vivace. Elles font parties de l’équipement funéraire traditionnel depuis l’Ancien Empire. Elles sont soit directement déposées dans la tombe, soit peintes sur les parois de la sépulture ou sur le sarcophage. Ces sandales, rituellement de couleur blanche, ont alors une connotation bien précise, puisque seuls ceux qui ont été purifiés peuvent les chausser avant d’être déclaré justes devant le tribunal d’Osiris. Cette notion de purification explique aussi le fait que les prêtres soient représentés avec des sandales blanches dans la célébration du culte divin.
Composition et décoration

Les nombreux modèles de sandales retrouvés dans les tombes permettent aux chercheurs de mieux connaître les matériaux et les techniques de fabrication. La plupart d’entres sont en cuir tanné (généralement de la peau de chèvre) et faites de lanières collées sur des semelles en fibre de palmier, en bois, en papyrus ou en cuir. On en a retrouvés aussi réalisés dans des matériaux plus précieux, comme une exemplaire archaïque entièrement en ivoire.
En règle générale, les sandales des pharaons ou des membres de sa cour, grands dignitaires ou prêtre de haut rang se distinguent par la richesse des matériaux utilisés pour leur confection ou par la finesse de leur décoration, surtout pour les femmes. A partir du Nouvel Empire, les élégantes n’hésitent plus à rivaliser avec les plus beaux modèles royaux, allant jusqu’à porter au quotidien des sandales blanches ornés de riches motifs en vannerie, peints ou teints , voir même munis d’incrustation d’or, d’argent, de pâte de verre, de perles de résines ou de bronze.
Des formes variées
Généralement les sandales comptaient deux lanières, parfois trois (la troisième enserrant alors le talon) permettait de maintenir le pied à la manière des tongs chinoises. L’esthétique prend souvent le pas sur la pratique et on trouve aussi des sandales à bout arrondis, à bouts pointus et, surtout à partir de la XVIIIe dynastie, à pointe recourbé vers le haut.