Le Harem
Article mis en ligne le 2 février 2018
dernière modification le 30 janvier 2018

De tout temps, les pharaons Egyptiens ont possédé un harem. Des centaines de femmes de toutes origines et de toutes conditions y ont vécus. Epouses secondaires ou simples concubines du souverain, elles ne pouvaient rivaliser avec la reine, la Grande Epouse Royale.

Toutes les femmes d’Egypte sont les épouses de Pharaon

Le roi d’Egypte possède toute la terre, qu’il alloue en usufruit à ses sujets. Participant de la même philosophie, la coutume veut que, bien qu’il ait ses propres épouses, toutes les Egyptiennes soient considérées comme siennes.

Elles se doivent d’être expertes dans l’art de la musique, du chant et de la danse. Bien qu’elles ne puissent revendiquer le moindre vis-à-vis du maître, certaines obtiennent de grandes faveurs, comme celle de porter la coiffure des princesses ou, beaucoup plus rarement, l’uraeus, symbole sacré. Ces favorites sont appelées "souveraine de tout le pays", "maîtresse des Deux Terres", "souveraine du Delta" ou "belle souveraine". A coté des Egyptiennes de souche, on trouvait de nombreuses princesses étrangères, reconnaissables à leurs différents vêtements, coiffure, musique et danses.

Aménophis III reçut en don de fidélité et d’alliance la princesse Gilokhipa du Mitanni, fille du prince de Naharina, à qui il accorda le titre d’épouse royale ! mais aussi 317 de ses suivantes, choisies parmi les plus belles, en qualité de femmes du harem. Pharaon célébra cet événement mémorable en faisant exécuter de grands scarabées commémoratifs.

Jeune fille nubille, statuette du Nouvel Empire

Coupé du monde

La "maison des recluses" était gardée par une nuée de portiers leur interdisant tout contact avec l’extérieur. L’administration du harem est confiée à des fonctionnaires de haut rang, comme le "directeur des appartements du harem royal", le "scribe des appartements royaux" et le "lieutenant du harem".

Les enfants royaux

Tout les pharaons n’eurent pas la nombreuses descendance de Ramsès II à qui l’on attribue plus de 200 enfants. Cependant le harem comprenait des appartements spécialement réservé à la progéniture royale. Ces enfant élevés et éduqués dans les écoles du palais devait collaborer à l’administration de l’Etat une fois adulte. Sous le Moyen Empire, de nombreux enfants nés des concubines de Pharaon rejoignirent l’armée et se distinguèrent par leur vaillance.

Complot au harem

Ramsès III est l’un des rares pharaons - sinon le seul - à s’être fait représenter sur des reliefs muraux au milieu de son harem. C’est pourtant ce même harem qui lui coûta probablement la vie ! Tiyi, une de ses épouses de second rang, rêvait de voir son fils Pentaour monter sur le trône. Elle ourdit une conspiration qui, avec la complicité de nombreuses concubines, de hauts fonctionnaires et de gardes du harem, entraîna la chute et la mort de Ramsès III, déjà vieillissant mais encore auréolé du prestige des glorieuses victoires remportées à l’étranger.

Sur son lit de mort, le roi chargea douze juges d’instruire l’affaire. Au cour du procès, les femmes du harem, pourtant placé sous surveillance spéciale, s’échappèrent pour aller festoyer en compagnie d’un général et de deux des juges ! Une partie des coupables furent châtiés, le prince Pentaour se suicida puis Ramsès IV, le successeur de Ramsès III proclama l’amnistie générale, préférant étouffer le scandale plutôt que d’affronter la colère des concubines !

Les harem privés

Bien que la polygamie et le harem ait été généralement un privilège royal, à certaines époques de grands et riche seigneurs ont entretenu un harem privé. Parfois le souverain faisait don d’une de ses propres concubines à ses plus fidèles serviteurs. Sous l’Ancien Empire, certains haut fonctionnaires se sont glorifiés d’avoir épousé une concubine royale. Au Moyen Empire, un modeste "directeur des sandales royales" s’est prévalu d’avoir obtenu une telle faveur. Lors des conquêtes asiatiques du Nouvel Empire, de nombreuses esclaves étrangères ont été enfermé dans les harem.