
Dès l’époque thinite plus de 3000 ans avant notre ère, le pouvoir égyptien est conscient du rôle important que joue l’écriture dans l’organisation et la gestion de l’Etat. C’est ainsi qu’est mis en place le plus vieux système éducatif de l’histoire, qui à l’époque, n’avait d’équivalent qu’à Babylone. Les petits Egyptiens fréquentent le per ankh, la « maison de vie », communément appelée « école de scribes ». Cette institution culturelle, dépendant soit d’un temple, soit d’une administration royale, est destinée à former les futurs serviteurs de l’Etat. On y enseigne, souvent avec une extrême sévérité - la baguette du maître s’abatait volontiers sur les doigts et les épaules des paresseux ou des insolents - , les arcannes de l’écriture et de la lecture, mais aussi la morale, le savoir-vivre, le respect des aînées et de la hiérarchie et même la gymnastique et la natation.

Les sciences ont une place de choix, de la médecine au mathématique - essentiel dans un pays où les dépenses et les recettes comme les rendements agricoles et la production de chaque récolte sont scrupuleusement notés et conservés - et à la géométrie, outil indispensable aux architectes bâtisseurs de pyramides. L’accès à la connaissance est vivement encouragé, le savoir reconnu et encensé ? à condition que les érudits ne se départent jamais de la modestie recommandée par la bienséance la plus élémentaire.