Classification des hiéroglyphes
Article mis en ligne le 24 février 2025
dernière modification le 29 janvier 2025

On doit la première classification des hiéroglyphes moderne à Jean-François Champollion. Dans son ouvrage Principes généraux de l’écriture sacrée égyptienne il associe une lettre de l’alphabet à chacune des seize catégories de signes qu’il distingue.

« Quelle que soit l’époque à laquelle remonte l’invention des caractères hiéroglyphiques, leur série entière considérée quant à la forme matérielle seulement, abstraction faite de la valeur propre à chacun d’eux, reproduit des images distinctes de toutes les classes d’êtres que renferme la création ; on y observe successivement en effet seize genres d’objets figurés. »

Il faudra attendre 1927, pour que Sir Alan Gardiner, dans sa Grammaire égyptienne (Egyptian Grammar), propose un nouveau système de classification en 26 catégories (une pour chaque lettre de l’alphabet).

Classification dite de Gardinier :

A. Hommes et leurs occupations
B. Femmes et leurs occupations
C. Divinités
D. Parties du corps humain
E. Animaux mammifères
F. Parties de mammifères
G. Oiseaux
H. Parties d’oiseaux
I. Insectes
K. Poissons
L. Invertébrés
M.  Végétaux
N. Ciel, terre et eau
O. Bâtiments et parties de bâtiments
P. Bateaux et parties de bateaux
Q. Fournitures domestiques et funéraires
R. Fournitures et emblèmes sacrés
S. Couronnes, vêtements et ustensiles
T. Armes, chasse et boucherie
U. Instruments agricoles et outils
V. Cordes, corbeilles et sacs
W. Vases
X. Pains
Y. Ecriture, jeux et musique
Z. Traits géométriques
Aa. Signes non classés

Dans chaque catégorie, les hiéroglyphes sont numérotés successivement à partir de 1 (A1, A2, A3, etc.).

Exemple :

Le canard est le 39e hiéroglyphe de la catégorie « Oiseaux » (G) est sera donc noté G39.

Le soleil est le 5e hiéroglyphe de la catégorie « Ciel, terre et eau » (N) est sera donc noté N5.

Dans sa Grammaire égyptienne, Gardiner définit environ 800 hiéroglyphes qui ne couvrent que les périodes les plus anciennes sur les 4800 qu’on dénombre sur l’ensemble des périodes de l’histoire égyptienne.

C’est surtout dans les années années 80 et l’avènement de l’informatique que le problème de la classification des hiéroglyphes prend de l’ampleur. S’ajoute à cela une nouvelle problématique, celle du codage des textes hiéroglyphiques en vue de leurs saisie informatique.

Les différentes réunions de spécialistes aboutiront en 1988 à l’adoption du Manuel d’encodage des données pour Textes hiéroglyphiques sur ordinateur. Ce système est devenu le standard de classification des hiéroglyphes de l’égyptologie moderne. Il combine la classification des hiéroglyphiques de Gardiner (avec les codes lettre plus chiffre) enrichie des hiéroglyphes manquants avec un codage de certains hiéroglyphiques par phonème. De plus, il propose un système de mise en page qui permet d’indiquer la position d’un hiéroglyphique par rapport à un autre.