Célèbre géographe grec, d’Amasée en Cappadoce, né vers 50 av. J.-C., appartenait à une famille qui avait joué un rôle sous les anciens rois de Pont. Après avoir reçu une éducation distinguée, il voyagea dans l’Asie-Mineure, la Syrie, l’Égypte, la Grèce, l’Italie, vécut longtemps à Rome, et mourut dans les dernières années de Tibère. Il a d’abord composé ses "Esquisses historiques" en 47 livres (qui sont perdus), et une Géographie (Geographika) en 17 livres, dont la majeure partie nous est parvenue. Il s’agit d’une description détaillée du monde connu autour de la Méditerranée au début de l’ère chrétienne soulignant la relation de l’homme avec son milieu naturel.
Malgré quelques erreurs (notamment sur la direction des Pyrénées), c’est, avec celui de Ptolémée, le meilleur ouvrage de ce genre que nous ait laissé l’Antiquité : l’histoire, la religion, les mœurs, les institutions des différents peuples y sont mêlées aux descriptions géographiques ; l’histoire doit à ce livre une foule de renseignements précieux. Strabon a joui au moyen âge d’une telle autorité qu’on ne l’appelait que le Géographe.
Ayant longtemps séjourné à Rome, il adhéra au stoïcisme et fut un grand admirateur de la culture romaine qu’il considérait comme un empire mondial reproduisant sur terre le modèle de l’empire divin.
Les partisans des caractéristiques négréoïdes des Anciens Egyptiens, comme le sénégalais Cheikh Anta Diop, cite un passage de ses ouvrages ou Strabon dit qu’il est venu lui-même en Égypte jusqu’à la frontière avec l’Éthiopie avec son ami Aeluis Gallus préfet d’Égypte [1]. Pour eux, il n’y a aucun doute sur l’idée que Strabon se faisait de la race des Égyptiens car il tente par ailleurs d’expliquer pourquoi les Égyptiens sont plus noirs que les hindous, ce qui permettrait d’écarter, s’il en était besoins, toute tentative de confusion entre la race "hindoue" et "l’égyptienne". » [2]