Artaxerxès II
Article mis en ligne le 24 novembre 2005
dernière modification le 8 septembre 2005

Artaxerxès II Mnémon, en grec (« qui a de la mémoire »), roi de Perse de 404 à 358, soit le plus long règne d’un souverain de la famille des Achéménides.

Biographie

Nommé Arsicas dans sa jeunesse, Artaxerxès est le fils aîné de Darius II et de sa demi-sœur Parysatis. Cette dernière semble intriguer pour que son fils cadet, Cyrus le Jeune, accède au trône mais Darius II impose Artaxerxès et éloigne Cyrus en faisant de lui le satrape de Lydie, Phrygie et Cappadoce. Selon Plutarque (Artaxerxès, III) et Ctésias (FGrHist. 688 F16), Cyrus fomente un complot contre son frère dès 404, à la mort de Darius, alors qu’Artaxerxès va être sacré par les prêtres à Pasargadès. Xénophon note pour sa part qu’il s’agit d’une calomnie. Quoi qu’il en soit, Artaxerxès épargne Cyrus suite aux suppliques de Parysatis qui, toute sa vie, conservera une forte influence sur son fils aîné.

Cyrus se prépare alors à la révolte et engage de nombreux mercenaires grecs, sans doute plus de 10 000, dirigés par le spartiate Cléarque. La défaite et la mort de Cyrus à Counaxa (401), et le massacre des chefs grecs par le satrape Tissapherne, sauve le trône d’Artaxerxès II tandis que les mercenaires restants regagnent difficilement la Grèce, dirigés par Xénophon.

Le règne d’Artaxerxès II est celui du lent déclin de l’empire achéménide. Il perd l’Égypte (404) et la côte syro-phénicienne, est confronté à un dynaste de Chypre, Évagoras, qui réussit provisoirement à faire l’unité de l’ile. Il faut plus de 10 ans pour le réduire (-381) et encore doit-on lui laisser la possession de Salamine.

Avec la Grèce Artaxerxès réussit à se poser en arbitre entre Sparte et Athènes, en partie grâce aux énormes sommes d’argent corrupteur déversées sur les cités grecques. En -386 est signée la paix du roi, ou paix d’Antalcidas, qui assure à la Perse le contrôle des villes d’Asie Mineure. En -365 Artaxerxès est confronté à une révolte générale des satrapes d’Asie Mineure, pourtant déjà largement autonomes comme Mausole en Carie. En fait la mort de Cyrus a affermi le trône du Grand Roi, selon l’expression de l’époque, mais l’intrusion de ce dernier dans les affaires de la Grèce est la conséquence des incessantes rivalités internes aux cités grecques non celle de sa puissance propre. Durant tout son règne l’immense état est menacé de dislocation et s’il échappe à cette situation c’est avant tout par la division de ses adversaires.

Ce règne décevant s’achève dans une atmosphère de tragédie. L’un de ses fils est exécuté après un complot contre Artaxerxès, un autre se suicide et un troisième est assassiné, sans doute par le futur Artaxerxès III. Artaxerxès II meurt très âgé miné par ses deuils successifs. Son quatrième fils, Artaxerxès III, lui succède pour le dernier règne énergique de la dynastie.