Edouard Naville
Article mis en ligne le 19 février 2013
dernière modification le 18 février 2013

Originaire de Genève, il étudia la théologie et l’égyptologie dans les universités de Genève, Londres, Bonn et Berlin. Il fut l’élève de Lepsius et le premier, en 1883, à effectuer des fouilles pour le compte de la Fondation pour l’exploration de l’Egypte, créée par Amelia Edwards. Il fut présenté au comité de cette fondation par Heinrich Schliemann, qui découvrit la ville de Troie. Il travailla d’abord sur le delta, puis s’installa à Deir el-Bahari et à Abydos. Il eut de nombreux admirateurs mais fut souvent en désaccord avec Petrie. Il écrivit d’importantes publications et articles, mais sa meilleure œuvre est sans aucun doute sa traduction et son commentaire du Livre des morts.

Edouard Naville étudie à Genève, Bonn, Londres, Paris. C’est à Paris, à la fin de ses études classiques, qu’il décide se spécialiser en civilisation de l’Egypte ancienne. Dès qu’il est initié aux hiéroglyphes, il part pour Berlin (1866). Il trouve que les cours de K. R. Lepsius ( qui va démontrer l’exactitude du procédé Champollion sont décevants et il va le lui dire. Suite à cela, Lepsius va le prendre sous son aile et lui apprendre tout ce qu’il sait pendant 2 ans avant de le chasser vers l’Egypte en 1868 avec Edmond-Georges Reuter, dessinateur originaire de Genève mais ayant fait ses études aux Beaux-Arts à Paris. Le voyage va durer 6 mois. Ils passeront 17 jours à Edfou – récemment dégagé par Mariette - ( pour prendre des notes et releves les inscrptions hiéroglyphiques sur le temple) et il éditera ses notes en 1870 sous le titre « Textes relatifs au mythe d’Horus » Dans la Vallée des Rois, il prend des notes sur les rituels funéraires. 6 ans après son retour, en 1875, il publie les litanies du Soleil. Suite à ces deux publications, le Deuxième Congrès des Orientalistes proposera à Naville de rejoindre un groupe travaillant à la Publication du Livre des morts, soit d’établir la version principale et les différentes variantes du livre. Ce livre lui demandera 10 ans de travail ( avec l’aide de son épouse qui dessinera des vignettes) et sera publié en 1886 à Berlin. Dès 1882, il va sur le terrain pour le compte des anglais du l’Egypt Exploration Fund. Il fouillera des sites du delta du Nil. Entre 1886 et 1889, il est à Bubastis Naville est l’un des premiers à faire des rapports de fouilles et crée un modèle de rapport encore en vigueur aujourd’hui. En 1891 il est nommé Professeur à l’Université de Genève. Une chaire d’archéologie et d’égyptologie sera créée en 1895 pour lui. En 1894 : on a decouvert à Deir el Bahari une grotte sépulture : 154 cercueils et tout ce qui va avec. Le Caire voit arriver ces découvertes et devant le nombre, décide d’offrir certains sarcophages aux musées européens et américains. Naville est chargé d’attribuer les 4 cercueils obtenus par la Suisse entre les musées du pays. Entre 1894 et 1896 Naville entreprend une campagne de fouilles à Deir el Bahari. Il dégage le temple funéraire de la reine Hatshepsout jusqu’en 1896, puis de 1903 à 1907 celui de Montouhotep Nebhepetre, qui est très abîmé. Il convient de signaler que la seule œuvre en calcaire de l’époque se trouve au Musée de Genève, un buste qui a conservé des couleurs) Naville fait réaliser des fac-similés des monuments dégagés où tout sera noté ( les martelages…). Parmi ses collaborateurs, sa femme, ;Marguerite de Pourtalès, à qui on doit des dessins très fidèles et un certain Howard Carter… Entre 1912 à 1914 Naville, qui dirige l’Egypt Exploration Society, fouille l’ Osireion d’Abydos (identifié et dégagé par Miss M. Murray). La Guerre interrompt ce chantier, qui sera le dernier chantier de Naville. On ne peut que regretter pour Genève que Naville ait été un chercheur et non un collectionneur. En effet, il n’a ramené que peu d’objets de ces fouilles. Toutefois ceux qu’il a ramenés présentent un évident intérêt historique ( par exemple un Scarabée avec le Chapitre 6 du livre des morts au lieu du chapitre 5 gravé habituellement. (note prises lors d’une conférence donnée par M. Jean-Luc Chappaz, égyptologue et conservateur du Musée d’Art et d’Histoire de Genève.