Gamal Ghitany est un écrivain égyptien né en 1945 dans un village de Haute-Égypte (Guhayna, près de Sohag). Ghitany écrit des romans historiques et est l’un des animateurs du mouvement culturel et littéraire égyptien contemporain.
Gamal Ghitany est un autodidacte qui a pratiqué divers métiers (dessinateur de tapis notamment) en même temps que naissait sa vocation littéraire. Encouragé par Naguib Mahfouz, il publie dès l’âge de dix-sept ans ses premières nouvelles dans les revues littéraires égyptiennes et libanaises. Il est incarcéré d’octobre 1966 à mars 1967 pour ses critiques contre Nasser. La publication de son premier recueil de nouvelles en 1969 lui vaut d’être recruté au quotidien Akhbar al-Yawm, où il devient bientôt reporter de guerre. Hostile comme beaucoup d’intellectuels égyptiens à la politique de Anouar el-Sadate, il est interdit de publication pendant près de dix ans. Réintégré dans son journal, il y tient la page littéraire puis lance en 1993 l’hebdomadaire Akhbâr al-Adab (les nouvelles littéraires), qui devient rapidement une des principales revues littéraires du monde arabe. En 1980, Ghitany recoit le prix national égyptien de littérature et en 1987, il est fait Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres par la France.
Gamal Ghitany est surtout l’auteur d’une œuvre prolifique qui explore, avec chaleur et humour, les méandres de l’âme égyptienne prise entre la richesse de son passé et les agressions de la modernité. Plusieurs œuvres marquantes sont à mettre à l’actif de Ghitany. Son premier roman Zayni Barakat, qui, bien que situé dans l’Égypte mamelouke du début du XVIe siècle, est une dénonciation universelle de l’oppression et de la tyrannie. Le Livre des Illuminations, son chef-d’œuvre où il recourt à la mystique pour décortiquer un événement personnel tragique : la mort de son père, alors que lui-même se trouvait absent pour cause de voyage à l’étranger. Ainsi que d’autres romans tels La mystérieuse affaire de l’impasse Zaafarâni, Pyramides ou Epître des destinées. Le point commun de toutes ces œuvres est qu’elles sollicitent toutes, à un degré ou à un autre, le patrimoine narratif arabe.

Bibliographie sélective
– Awrâq shâbb ’âsh mundhu alf ’âm (Carnets d’un jeune homme qui vécut il y a mille ans), nouvelles 1969
– Zaynî Barakât, roman 1974 (trad. française Zayni Barakat, 1985)
– Waqâ’i’ hârat al-Za’farânî, roman 1976 (trad. française La mystérieuse affaire de l’impasse Zaafarani, 1997)
– Khitat al-Ghîtânî (Les khitat de Ghitany), roman 1981
– Kitâb al-tagalliyât, roman 1983-87 (trad. française Le Livre des Illuminations, 2005)
– Risâlat al-basâ’ir fî l-masâ’ir, roman 1989 (trad. française Epitre des destinées, 1993)
– Shath al-madîna, roman 1990 (trad. française Les Délires de la ville, 1999)
– Hâtif al-maghîb, roman 1992 (trad. française L’Appel du couchant, 2000)
– Mutûn al-ahrâm, roman 1994 (trad. française Pyramides, 2000)
– Hikâyât al-mu’assasa, roman 1997 (trad. française Les Récits de l’institution, 2001)