Symbolique des couleurs dans l’Égypte antique
Article mis en ligne le 27 janvier 2006
dernière modification le 18 janvier 2006

Les Égyptiens de l’Antiquité donnaient aux couleurs principales une valeur symbolique issue de la perception qu’ils avaient des phénomènes naturels en corrélation avec ces couleurs : le vert de la végétation, le noir de la terre fertile, le bleu du ciel ou encore le rouge du désert.

Pour la peinture religieuse, les prêtres n’autorisaient généralement que sept couleurs : le blanc, le bleu, le brun, le jaune, le noir, le rouge et le vert.

Voici leurs significations :

Blanc

La couleur blanche (hedj) est le symbole de la joie et du faste, mais aussi de la pureté rituelle requise pour le culte. Elle rappelle la couleur de l’aurore, la lumière qui triomphe de l’obscurité. Elle représente également l’or blanc dont la chair et les os des dieux sont faits. Le blanc est aussi la couleur de la couronne de Haute-Égypte, le hedjet, qui s’emboîte dans la couronne rouge de Basse-Égypte pour former le pschent. Le blanc peut être obtenu à partir de la cérusite naturelle.

Bleu

Bleu clair

Le bleu clair est le symbole de l’air et du ciel. C’est également la couleur du dieu Amon qui était, entre autres, un dieu de l’atmosphère. Le dieu Min peut également être représenté en bleu dans son aspect de Min-Amon.
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Bleu sombre (lapis-lazuli)

Le bleu sombre du lapis-lazuli est le symbole de la voûte céleste la nuit, et des abysses.

Bleu turquoise

Le bleu turquoise est le symbole de l’univers aquatique du Nil, d’où jaillit toute vie.

Brun

Le brun est la couleur de la peau des humains. On distingue souvent l’homme de la femme en rendant la peau de l’homme plutôt en brun rouge (sombre), et celle de la femme plutôt en brun jaune (claire). A noter que, dans certain cas, les personnages aux traits négroïdes peuvent être représentés avec la même couleur brune que les autres personnages.

Jaune

La couleur jaune est le symbole de l’or, du soleil à son zénith et de l’immortalité. C’est la couleur des dieux, dont le corps est en or jaune (ou en or blanc).

Noir

La couleur noire (kem) symbolise la mort, mais aussi son corollaire, la résurrection, et ainsi paradoxalement la vie et la fertilité. C’est la couleur du limon fertile apporté par le Nil à chaque inondation. Le nom ancien de l’Égypte, kmt (kemet ou kemit), se traduit généralement par « la (terre) noire ». Osiris, Anubis, Ptah et les autres dieux en rapport avec la mort et la résurrection sont souvent représentés avec la peau noire (ou verte). C’est également la couleur de la robe des taureaux sacrés Apis et Mnévis. La couleur noire pouvait être obtenue à partir de la galène. A partir de la IVe dynastie, le noir remplaça le vert pour les fards appliqués autour des yeux. Il est probable qu’il représente la couleur entourant naturellement les yeux du faucon, animal sacré du dieu Horus dont l’œil avait une forte connotation bénéfique.

Gris

Le dieu Oupouaout est représenté en gris, mais il est difficile de déterminer si cette couleur a un sens symbolique différent du noir ou s’il ne s’agit que d’une « astuce » d’artiste pour le différencier du dieu Anubis à l’apparence très similaire.

Rouge

La couleur rouge (decher) est le symbole de la violence, du désert, du sang et de la mort, mais aussi de la victoire. C’est notamment la couleur du dieu Seth, le destructeur, dont on disait qu’il avait les cheveux roux. La couronne de Basse Égypte, le desheret, est de couleur rouge (bien que le nord, notamment le Delta du Nil, soit très riche en végétation.

Vert

La couleur verte (ouadj) s’écrit avec le hiéroglyphe représentant un papyrus. Elle symbolise évidemment la végétation, mais également la jeunesse, la bonne santé et la régénération. Elle partage ainsi une partie de la symbolique de la couleur noire, et c’est pourquoi certains dieux, comme Osiris par exemple, sont représentés tantôt en noir, tantôt en vert. Parmi les divinités parfois représentées en vert, notons également le dieu Ptah et la déesse Maât.

Le vert pouvait être obtenu à partir de la malachite.