Sahourê
Article mis en ligne le 12 avril 2018
dernière modification le 10 avril 2018

Pharaon de la Ve dynastie. Ancien Empire,

Le pharaon Sahourê accompagné d’une divinité

Sa pyramide est situé sur le site d’Abousir. Elle portait le nom de « La pyramide où se lève l’esprit  » .

Angle d’inclinaison : 50°11’40", hauteur d’origine : 47m. Elle comporte une pyramide secondaire.

L’identité des parents de Sahourê a été mise en lumière récemment suite aux découvertes réalisées à Saqqarah et à Abousir dans les temples funéraires royaux dont le sien propre :

 à Saqqarah dans le temple funéraire de la pyramide d’Ouserkaf où le cartouche de Sahourê a été retrouvé confirmant que ce dernier avait achevé le complexe de son prédécesseur direct et supposant ainsi un lien de filiation direct ;
 Non loin de ce site, les fouilles du temple funéraire de la pyramide de Néferhôtepès, l’épouse d’Ouserkaf, ont révélé que le monument avait subi des modifications substantielles de son plan peu de temps après son édification. L’ajout, notamment d’un vestibule à colonnes dont le style est identique à celui des colonnes du temple funéraire de Sahourê, apporte un second indice favorisant l’hypothèse de la filiation entre ces différents personnages royaux ;
 C’est à Abousir que la preuve définitive a été trouvée parmi les découvertes récentes du Conseil suprême des Antiquités Égyptiennes faites dans le temple funéraire de la pyramide de Sahourê. De nouveaux blocs décorés appartenant à la chaussée du temple, et ayant échappé aux fouilles du siècle dernier, ont été mis au jour révélant de nouveaux pans entiers du programme décoratif du monument déjà bien documenté par les travaux de Ludwig Borchardt. Parmi ces scènes inédites figurent celles représentant la famille royale. Néferhôtepès y est représenté portant le titre de Mère royale. Cette découverte permet ainsi de compléter le puzzle jusque-là supposé avec les trouvailles de Saqqarah.

Comme pour son prédécesseur, la durée du règne de Sahourê est encore sujette à discussion, cependant dans son cas, les sources et les hypothèses semblent mieux concorder. Manéthon le nomme Sécheres et lui donne treize années de règne. Le papyrus de Turin, document établi au Nouvel Empire lui en accorde douze. La Pierre de Palerme, liste et annales dynastiques établies à l’Ancien Empire, mentionne comme dernière année enregistrée dans les annales de la dynastie pour le règne du roi, l’an quatorze, neuf mois et six jours. Cette citation semble préciser le moment exact ou le roi mourut.

Le roi Sahourê lance des expéditions militaires contre les libyens qu’il immortalise dans des scènes de son temple funéraire, consacrant aux dieux les prisonniers qu’il rapporte en butin. Il obtient la suzeraineté de l’Égypte sur Byblos et d’autres scènes de son temple funéraire trouvés par Ludwig Borchardt présentent des navires transportant un chargement qui est interprété comme étant du cèdre du Liban. Il aurait épousé une princesse phénicienne. Il organise également une expédition vers le pays de Pount, fait qu’il relate dans son temple funéraire à Abousir et qui viennent compléter les découvertes précédentes. Ces scènes inédites représentent le retour de l’expédition formée par des navires de haute mer chargés des biens précieux rapportés depuis cette lointaine contrée, dont des animaux exotiques ainsi que des arbres à myrrhe, essence qui ne poussait pas en Égypte. Sahourê semble s’être particulièrement et personnellement intéressé à ces arbres car il s’est fait représenté dans son palais les cultivant en présence de son entourage, se vantant d’être le premier souverain à avoir réussi cet exploit. Cette expédition est par ailleurs citée par les annales de la dynastie conservées sur la Pierre de Palerme, qui mentionnent à la treizième année du règne un tribu versé par le pays de Pount consistant en quatre-vingt mille mesures de myrrhe, en électrum et autres produits précieux. Cette même année est aussi l’occasion du septième grand recensement du bétail.

Une grande inscription du Ouadi Maghara relate le passage d’une expédition organisée dans la péninsule. Cette inscription donne la titulature complète du souverain et précise qu’il écrasa « tous les asiatiques de tous les pays étrangers », proclamation sans doute exagéré mais qui peut très bien faire référence à une mission de pacification des tribus nomades de la région afin d’assurer les débouchés vers le Levant et les mines de turquoise du Sinaï.

D’un point de vue religieux, on note le renforcement de l’influence du clergé d’Héliopolis sous son règne. Les sources indiquent qu’il a fait bâtir un temple solaire nommé Sekhet-Rê, c’est-à-dire le Champ de , qui n’a pas été retrouvé pour le moment et qu’il faut certainement chercher sous les sables du désert occidental entre les sites d’Abou Ghorab et d’Abousir. Ce temple est cité dans les annales royales lors de la cinquième année du règne, précisant par ailleurs les noms des divinités et Hathor qui y étaient adorés ce qui précise encore davantage le rôle de ces sanctuaires dynastiques. Cette même source précise par ailleurs qu’un culte à la déesse Hathor tait également rendu dans le temple de la pyramide du roi à Abousir. D’autres divinités sont également honorées par des dons d’offrande telles que Nekhbet, Ouadjit ainsi que la grande Ennéade d’Héliopolis.

Cartouche de Sahourê inscrit sur une architrave de son temple funéraire à Abousir

Plusieurs dignitaires contemporains de son règne sont connus et se font aménager leur mastaba à Saqqarah ou Abousir :

 Tepemânkh, prêtre du culte du roi et de son prédécesseur Ouserkaf, qui possède un mastaba à Abousir non loin de la pyramide de son maître ;
 Senouânkh, autre prêtre du culte royal ainsi que de celui d’Ouserkaf. Son mastaba a été retrouvé à Saqqarah ;
 Persen, prêtre rattaché au culte funéraire de Néferhôtepès, la mère du roi, dont le mastaba a été retrouvé à Saqqarah ;
 Niânkhsekhmet, dignitaire du règne de Sahourê dont on connaît la stèle fausse porte qui a été trouvée à Saqqarah ;
 Ouash-Ptah dit Izi, qui commença sa carrière comme prêtre du culte du roi sous Sahourê, et deviendra le vizir de Néferirkarê Kakaï. Son mastaba a été retrouvé à Abousir ;
 Pehnouikaï, vizir, prêtre du culte d’Ouserkaf sous les règnes de Sahourê et de son successeur Néferirkarê.

Sahourê épouse une dame de la cour, Néferthanebty, avec laquelle il aura au moins deux fils. L’aîné Netjerirenrê, héritier en titre, meurt avant son père et c’est donc le cadet alors nommé Néferrê qui lui succédera sous le nom de Néferirkarê. Les égyptologues supposent également que Menkaouhor qui régnera un temps suite à Néferirkarê était un jeune fils de Sahourê né tardivement d’une épouse secondaire.

Sahourê choisit le site d’Abousir pour édifier son complexe pyramidal, et à dater de son règne, fixe le plan principal de tous les autres complexes pyramidaux qui seront alors bâtis à sa suite.

Au vu de l’intérêt particulier que la Ve dynastie aura pour ce site accessible depuis une retenue d’eau du fleuve qui formait un véritable lac, il est probable que le palais royal se situait à proximité du site. Le nom de ce palais était Outjes-néferou-Sahourê, littéralement Loués soient les beautés de Sahourê.

Le pyramide de Sahourê fait figure d’archétype du complexe pyramidal Égyptien de la Ve dynastie.

Le monument a été identifié comme étant une pyramide pour la première fois par Karl Richard Lepsius et porte alors le numéro dix-huit sur la liste des pyramides Égyptiennes qu’il réalise lors de l’expédition prussienne de 1842.

C’est Ludwig Borchardt qui identifie son propriétaire et fouille l’ensemble de manière exhaustive au début du XXe siècle, publiant ses travaux par une série d’ouvrages qui feront date dans le monde égyptologique. Il découvre ainsi un ensemble funéraire royal complet composé d’un temple de la vallée, d’une chaussée ascendante de plus de deux cents mètres de longueur et un temple funéraire accolé à la pyramide ruine du roi. Ces fouilles révèlent en outre des éléments architecturaux imposant comme des colonnes palmiformes et des architraves colossales en granite rouge d’Assouan, ainsi qu’une grande partie du décor qui couvrait les murs de ces monuments.

Le complexe à été partiellement restauré depuis et au cours des travaux d’aménagement a fait l’objet de nouvelles études et fouilles effectuées par le Conseil suprême des Antiquités Égyptiennes. Au cours de ces travaux de nouvelles parties du décor de la chaussée du complexe ont été mises au jour, dont notamment le transport du pyramidion de la pyramide royale. Deux files de haleurs tirent deux cordes reliées au traîneau sur lequel est déposé le pyramidion. Si cette dernière partie du décor est toujours manquante, l’inscription au dessus de la scène précise la nature du chargement et que le pyramidion était recouvert d’une feuille d’or.

Il s’agit là d’une rare représentation antique d’un chantier de construction d’une pyramide et même si la scène représentée concerne davantage la cérémonie d’accueil au chantier du pyramidion venant en quelque sorte consacrer le monument royal, elle est suffisamment inédite pour être mentionnée.

Tête en granite du pharaon Houni
Brooklyn Museum

le funéraire accolé à la pyramide ruinée du roi. Ces fouilles révélent en outre des éléments architecturaux imposant comme des colonnes palmiformes et des architraves colossales en granite rouge d’Assouan, ainsi qu’une grande partie du décor qui couvrait les murs de ces monuments.

Le complexe a été partiellement restauré depuis et au cours des travaux d’aménagement a fait l’objet de nouvelles études et fouilles effectuées par le Conseil suprême des Antiquités égyptiennes. Au cours de ces travaux de nouvelles parties du décor de la chaussée du complexe ont été mises au jour, dont notamment le transport du pyramidion de la pyramide royale. Deux files de haleurs tirent deux cordes reliées au traîneau sur lequel est déposé le pyramidion. Si cette dernière partie du décor est toujours manquante, l’inscription au dessus de la scène précise la nature du chargement et que le pyramidion était recouvert d’une feuille d’or.

Il s’agit là d’une rare représentation antique d’un chantier de construction d’une pyramide et même si la scène représentée concerne davantage la cérémonie d’accueil au chantier du pyramidion venant en quelque sorte consacrer le monument royal, elle est suffisamment inédite pour être mentionnée.