Oum Kalthoum
Article mis en ligne le 2 janvier 2006
dernière modification le 4 novembre 2005

Oum Kalthoum ou Oum Kalsoum (de son vrai nom Oum Kalthoum Ibrahim al-Sayyid al-Baltaji) (4 mai (?) 1904 à Tmaïe El Zahayira, Égypte - 3 février 1975 au Caire, Égypte) est une chanteuse, musicienne et actrice égyptienne.

Biographie

Très jeune, la petite fille montre des talents de chanteuse exceptionnels, au point qu’à 12 ans son père la fait entrer - déguisée en garçon - dans la petite troupe de cheikhs qu’il dirige. À 16 ans, elle est remarquée par un chanteur alors très célèbre, Cheikh Abou El Ala Mohamed et par un joueur de luth, Zakaria Ahmed, tous deux l’invitant à les accompagner au Caire. Elle attendra d’avoir atteint l’âge de 23 ans avant de répondre à l’invitation et de se produire - toujours habillée en garçon - dans de petits théâtres, fuyant soigneusement toute mondanité ou vie de bohème.

Très vite, deux rencontres déterminent sa vie. Celle de Ahmed Rami tout d’abord, un poète qui lui écrira 137 chansons et l’initiera à la littérature française qu’il a étudiée à la Sorbonne. Un autre artiste, Mohamed El Qasabji - virtuose du luth quant à lui - lui trouve un théâtre, le Palais du Théâtre arabe, l’occasion pour Oum Kalthoum de premiers grands succès (L’amoureux est trahi par ses yeux). En 1932, sa notoriété est telle qu’elle entame sa première tournée orientale : Damas, Bagdad, Beyrouth, Tripoli... célébrité qui lui permet également, en 1948, de rencontrer Nasser qui ne cache rien de son admiration et qui officialise en quelque sorte l’amour de l’Égypte pour la chanteuse - amour réciproque puisque Oum Kalthoum donnera de nombreuses preuves de son patriotisme.

Parallèlement à sa carrière de chanteuse, elle s’essaie au cinéma (Weddad, 1936 ; Le Chant de l’espoir, 1937 ; Dananir, 1940 ; Aïda, 1942 ; Sallama, 1945 et Fatima, 1947) mais délaisse assez vite le septième art, le face à face émotif avec le public lui faisant cruellement défaut.

En 1953, elle épouse un homme qu’elle respecte et admire, son médecin depuis de nombreuses années Hassen El Hafnaoui, en prenant soin d’inclure tout de même la clause du « pouvoir à la dame » - qui lui permettrait de prendre elle-même la décision du divorce le cas échéant.

Multipliant les concerts internationaux (elle vient en France à l’Olympia en 1967 et De Gaulle lui envoie un télégramme de félicitations), celle que l’on surnomme El Sett (la Dame) commence à souffrir de graves crises de néphrite.

En 1972, elle donne son dernier concert au Palais du Nil et les examens qu’elle pratique à Londres montrent qu’elle est inopérable. Aux États-Unis d’Amérique où son mari la conduit, elle bénéficie un temps des avancées pharmaceutiques mais en 1975, rentrée au pays, une crise très importante la contraint à l’hospitalisation. La population de son petit village natal du delta psalmodie toute la journée le Coran mais Oum Kalthoum s’éteint à l’hôpital le 3 février 1975.

Elle est enterrée à la Cité des Morts, au Caire.