Le musée de Grenoble
Article mis en ligne le 1er décembre 2020
dernière modification le 20 novembre 2020

La collection égyptienne du musée de Grenoble est majoritairement constituée d’objets funéraires.

Le musée de Grenoble conserve une remarquable collection d’Antiquités égyptiennes. Cet ensemble témoigne de l’attrait, de longue date, que suscita l’Égypte ancienne auprès des élites grenobloises.

Ce fonds voit le jour en 1777, à la bibliothèque municipale, par le legs du bailli Jean-Marie de Navarre, de la collection constituée par Étienne Galland, abbé de Saint-Antoine en Dauphiné. Il est ensuite enrichi par quelques donations, comme la momie envoyée en 1779 depuis le Caire par l’isérois Jean-Baptiste Mure, alors consul-général en Égypte.

Suite à l’expédition dirigée par Napoléon Bonaparte de 1798 à 1801, une véritable passion pour l’Antiquité égyptienne se développe et de nombreux objets prennent la route de collections privées grenobloises. Plusieurs dauphinois participent à cette aventure notamment Joseph Fourier, futur préfet de l’Isère et Jean Marie Dubois dit Dubois-Aymé, ingénieur, dont une partie de la collection est acquise par le musée en 1907 avec le concours du général de Beylié.

Momie d’une "prophétesse" provenant d’Antinoé.
Fouilles A. Gayet, campagne 1906-1907, entre 520 et 610

Jean-François Champollion devient bibliothécaire-adjoint à la bibliothèque municipale aux côtés de son frère Jacques-Joseph et professeur à l’université de Grenoble. Durant son séjour à Grenoble, il rédige un catalogue de la collection d’égyptologie.

Parmi toutes les pièces rapportées d’Égypte par des particuliers, peu prennent la route des collections municipales au XIXe siècle. On peut cependant citer les dons d’Alexandre Debelle en 1836, de Victor Camous et Eugène Chaper en 1898.

Au XXe siècle, la collection du musée connaît un accroissement considérable grâce à de nombreuses donations, à la fois de particuliers comme M. et Mme Blanchet de Rives, M. et Mme Alfred Duringe et M. et Mme Paul Gillet en 1905 ; mais aussi d’institutions, comme la Société française de fouilles archéologiques qui distribue en 1905 puis en 1907, dans différents musées, des objets rapportés d’Égypte par Albert Gayet qui dirige des fouilles sur le site d’Antinoé de 1896 à 1914. Cette même société attribue également en 1913 au musée, divers objets exhumés par Raymond Weill sur les sites de Touna et de Zaouiet el-Mayetin.

C’est aussi à cette époque qu’il reçoit une partie de la remarquable collection de l’érudit et amateur d’art Louis de Saint-Ferriol, rassemblée lors de sa visite du pays au début des années 1840. Cette collection autrefois exposée dans son château d’Uriage est en partie léguée au musée par son fils Gabriel en 1916.

Vue de la collection égyptienne en 1922Voir l’image en grand Vue de la collection égyptienne en 1922Après la Première Guerre mondiale, le nombre de dons diminue. Le musée reçoit quelques pièces issues de collections privées comme une statuette funéraire offerte par Joseph Girard en 1923. En 1979, le Musée des missions africaines à Lyon attribue un dépôt d’une quarantaine d’items.

Aujourd’hui, trois ensembles se dégagent de la collection d’Antiquités égyptiennes :
 Des bas-reliefs, dont certains proviennent de temples, témoignent de la finesse et de la somptuosité de l’art architectural égyptien. Un ensemble de stèles parmi lesquelles se trouve la stèle royale de Kouban érigée par Ramsès II montre le soin apporté dans les réalisations.
 Des cercueils présentant une iconographie abondante et d’une grande subtilité offrent une plongée dans les croyances et les pratiques funéraires des anciens Égyptiens.
 Un ensemble d’objets funéraires et du quotidien permet de mieux appréhender la société de l’Égypte antique.