Les médicaments
Article mis en ligne le 27 octobre 2004
dernière modification le 25 septembre 2004

La médecine égyptienne fut réputé dans tout le bassin méditerranéen jusqu’à l’époque de l’Empire Romain. Les praticien du Double Pays imaginèrent un nombre stupéfiant de médicaments différends. Cette science aux relents de magie mit à profit toute les richesses qui lui offrit la vallée du Nil.

Pourtant et contrairement à ce que laisse à penser leur maîtrise de la momification, les Egyptiens ignoraient a peu près tout du fonctionnement du corps humain. Leur connaissance médicales ne permettaient guère aux médecins de s’attaquer aux causes d’une maladie ni de la prévenir. Ils se bornaient à soulager la souffrance et à tenter, parfois vainement, de guérir leurs patients.

L’archéologie nous éclaire sur la pharmacopée utilisée aux temps des Pharaons. Des flacons contenant des restes de médicaments ont été retrouvés dans certaines tombes. Leurs analyses chimiques ont permis de reconstituer leurs composants. On connaît aussi un grand nombre de préparations de remèdes grâce aux papyrus médicaux, notamment le fameux papyrus Ebers découvert en 1872. Ce texte recense la composition et la méthode de préparation de pas loin de 700 potions et onguents utilisés pour lutter contre les maladies de la langue, des dents, des yeux, des intestins ou de la peau.

La nature au service de l’homme

Les médicaments étaient conditionnés sous de nombreuses formes. Les Egyptiens utilisaient ainsi des potions et des lavements mais aussi des cataplasmes et des collyres et même des suppositoires et des pilules. Chaque mode d’administration permettait de mettre au mieux le remède en contact avec la source de la maladie. Un médicaments en pilule sera prescrit pour les maux d’estomac, un collyre pour les affections oculaires.

La pharmacopée utilisaient des ingrédients appartenant à tous les règnes de la nature. On y a retrouvé des minéraux comme le fer, les sels de plombs, l’antimoine, le sulfate et l’oxyde de cuivre, le lapis-lazuli, le sel de mer et même l’arsenic. On peut remarquer qu’il s’agit pour la plupart de produits toxiques. Les Grecs, autres fameux médecins, utiliseront ainsi le même mot pour désigner les deux produits.

On utilisait aussi des composants d’origines animales comme le foie, la bile, le sang, la cervelle ou le miel mais aussi l’urine et les excréments. "La chiure de mouche qui colle au mur" était d’ailleurs préconisée pour traiter certaines maladies des yeux. Ce type de composant, jugés répugnants, entraient dans la composition de potions à caractère magique destinée à chasser les esprits malfaisants jugés responsable de la maladie.

Enfin la flore égyptienne fournissait l’aloès, le pavot, le lotus, l’encens, la résine, la gomme d’acacia ou encore la rose, le safran et la myrrhe.

Avant de soigner son patient, le médecin égyptien établissait un diagnostic. Il préparait ensuite lui-même ses remèdes. Les ingrédients étaient souvent lié avec du lait, de l’huile ou bien de la bière. On les mélangeait aussi à de la graisse pour obtenir des onguents.

Le praticien se référait aux recettes ancestrales qu’il avait appris au cours de ces études dans les "maisons de vie". Elles lui garantissaient l’immunité en cas d’échec. S’il se hasardait à une improvisation se basant sur ses observations et son expérience, sa responsabilité personnelle était engagé en cas de décès du malade. Il est probable que de tels principes ont freiné de manière durable le développement de la médecin égyptienne.

Statuette en bronze représentant un homme souffrant, Nouvel Empire, Paris musée du Louvre

L’efficacité des remèdes

Par expérience ou par pur hasard (?) les médecins de l’Ancienne Egypte sont malgré tout parvenus à découvrir des remèdes efficaces. Ainsi, ils préconisaient l’absorption de foie de boeuf dans le cas de maladie de la rétine. Cette affection est due à une carence en vitamine A, substance que contient en grand nombre le foie (De nos jours encore, des extraits de foie entre dans la composition des médicaments utilisé pour lutter contre cette maladie). Certaines des décoctions complexes imaginée par la médecine Egyptienne contenait ainsi un composant réellement actif, capable de guérie ou tout au moins de soulager le malade. Pourtant la grande majorité des médicaments antiques restaient sans effet sur la maladie qu’ils prétendaient combattre. L’absorption de lait ou de miel soulage une gorge irritée mais ne fait pas disparaître un rhume ou une angine comme l’affirmait une recette retrouvée sur un papyrus médical.

Voici quelques recettes de médicaments servant à soigner les affections des yeux, affections très répandus en Egypte à cause des effets conjugués du vent, de la poussière, du sable et de la mauvaise hygiène :

 "Recette pour empêcher le retournement des cils dans l’oeil : myrrhe, sang de lézard, sang de chauve-souris ; faire l’extraction des cils et appliquer le remède, l’oeil sera guéri." (papyrus Ebers.)

 "Recette pour guérir la cécité complète : deux yeux de porc dont l’humeur a été retirée, galène, ocre jaune, miel fermenté. Broyer, réduire et injecter dans l’oreille du malade. Il sera guéri sur le champs. Fais ainsi et tu verras. Remède efficace" (papyrus Ebers.)

L’Egypte était pendant l’antiquité un pays fortement religieux, dans lequel il faut tenir compte de l’importance de l’effet placebo. La foi d’un malade en son médecin (qui souvent était aussi un prêtre) ainsi qu’en des recettes magiques ancestrales ont leur place dans le processus de guérison. Le rétablissement d’un malade rend crédible la préparation qui n’a pourtant joué aucun rôle actif, sinon psychologique, dans la disparition des symptômes.

Lorsque le médecin s’avouait impuissant, les Egyptiens avaient alors recours à la magie. Il s’agissait de chasser les forces maléfiques responsable de la maladie à l’aide d’incantations associé à la prise du remède. En dernière extrémité, le malade incurable n’avait plus qu’à remettre sa vie entre les mains des divinités.